L’AS Rome a annoncé jeudi matin qu’un accord avait été trouvé entre son propriétaire américain James Pallotta et Dan Friedkin, un autre homme d’affaires américain, autour de la vente du club pour un montant de presque 600 millions d’euros.
« L’AS Rome confirme qu’un accord a été trouvé cette nuit entre AS Roma SPV LLC, actionnaire majoritaire de AS Roma S.p.A, et le Groupe Friedkin pour la vente du club. Les contrats ont été signés mercredi soir », écrit le club de la capitale italienne dans un communiqué. « L’opération est évaluée autour de 591 millions d’euros », poursuit le club giallorosso. L’accord de vente définitif doit être signé avant la fin du mois d’août. La Roma était depuis 2012 présidée par l’homme d’affaires américain James Pallotta. Depuis 2014, il était propriétaire du club à 100%.
Le nouveau propriétaire, Dan Friedkin, est âgé de 54 ans et ses affaires sont basées à Houston, au Texas. Il est à la tête d’une holding regroupant une douzaine d’entreprises et il est actif notamment dans la vente d’automobiles et l’hôtellerie. Selon Forbes, sa fortune est estimée à un peu plus de quatre milliards de dollars (3,6 milliards d’euros), ce qui en ferait le 504e homme le plus riche du monde. « Nous sommes tous heureux au sein du Friedkin Group d’avoir fait ce qu’il fallait pour intégrer ce club et cette ville iconiques. Nous sommes impatients de conclure l’achat et de nous plonger dans la famille de l’AS Rome », a déclaré Friedkin, cité dans le communiqué de la Roma.
Modernisée et « américanisée »
De son côté, James Pallotta s’est dit certain que Dan Friedkin et son fils Ryan seraient « de futurs grands propriétaires pour la Roma ». Basé à Boston et présent très épisodiquement à Rome, Pallotta était très impopulaire auprès des tifosi du club. L’AS Rome n’a rien gagné sous sa présidence, de très nombreux joueurs de valeur (Salah, Alisson, Marquinhos, Nainggolan…) ont été vendus pour mettre les comptes en ordre et les deux légendes du club, Francesco Totti et Daniele De Rossi, ont été poussées vers la sortie. La Roma est en effet un club qui connaît des difficultés économiques récurrentes et qui a déjà été sanctionné par l’UEFA pour des entorses au fair-play financier. Le club est donc très actif sur le marché des transferts, vendant régulièrement ses meilleurs joueurs, au grand dam des tifosi qui contestaient régulièrement la direction du club.
Pallotta a par ailleurs contribué à moderniser la Roma et l’a « américanisée », apportant des méthodes de travail et des collaborateurs venus d’outre-Atlantique à tous les échelons du club. A l’époque où Rudi Garcia était l’entraîneur du club, il avait même imposé – sans grand succès – des préparateurs physiques venus des États-Unis. Le grand projet de Pallotta était la construction d’un nouveau stade « de propriété » dans le sud de Rome. Lancé dès 2012 mais régulièrement retardé pour des questions juridiques et bureaucratiques, le projet est actuellement au point mort et le chantier n’a pas débuté.
Le plus grand moment de sa présidence restera la demi-finale de Ligue des Champions perdue en 2018 contre Liverpool. En quarts de finale, les Romains avaient réussi un extraordinaire exploit dans un Stade Olympique bouillant en battant Barcelone 3-0 après une défaite 4-1 à l’aller. Cette saison, la Roma a fini 5e du championnat d’Italie, et elle doit disputer ce jeudi un 8e de finale de Ligue Europa contre Séville.
LQ/AFP