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[Football] Jeff Saibene : «Je crois que j’ai signé un an avec option»


Jeff Saibene a été intronisé vendredi, avec très peu de temps pour préparer le match du week-end. (Photo : 1. FC Kaiserslautern)

Jeff Saibene a été intronisé entraîneur de Kaiserslautern, vendredi. Et il trouve ça tellement dingue qu’il a l’impression de n’avoir pas négocié grand-chose.

L’information est tombée comme un coup de tonnerre, vendredi matin : Jeff Saibene est devenu l’entraîneur d’un des clubs allemands les plus prisés au Grand-Duché, Kaiserslautern. Il y a deux ans, un autre Jeff, Strasser, en avait pris les rênes. L’année dernière, Flavio Becca s’en était porté acquéreur. Son arrivée chez l’actuelle lanterne rouge de 3e Bundesliga, qui vient de se séparer de Boris Schommers, viré après un 3-0 contre Türkgüçü Munich, n’était pas forcément attendue, mais elle le ramène un peu plus haut que la 3e Bundesliga, puisque le FCK est une institution qui, il s’en est vite rendu compte, transcende le niveau auquel il évolue. Lui qui s’est spécialisé dans les clubs allemands après dix ans en Suisse, et un superbe parcours avec Saint-Gall notamment, va-t-il replacer le KSC sur l’échiquier ?

Pas mal de Luxembourgeois sont passés ces dernières années dans ce club à la relance. Pensez-vous que cela ait joué dans le choix qui s’est arrêté sur votre personne ?
Jeff Saibene : Non. Rien à voir. Il y a eu beaucoup de va-et-vient ces dernières années dans ce club, dont beaucoup de coaches allemands. D’ailleurs, Flavio Becca n’est plus là. Des investisseurs ont entretemps replacé le club sur le bon chemin et il est sur la voie de se stabiliser financièrement. Je ne suis pas tout à fait au courant parce qu’on n’en a pas discuté tant que ça, mais les dirigeants sont très positifs : ils ont trouvé des solutions.

Cela n’a pas été une priorité avant de vous engager que de savoir où en était ce club qui a parfois été annoncé tout proche de la cessation d’activité ces dernières années ?
Je n’ai même pas discuté de la durée. Je crois que j’ai signé un an plus une autre année en option. Les dirigeants sont convaincus qu’il y a quelque chose à faire pour l’avenir. Il y a un intérêt sportif évident parce que c’est un club phare, mais je l’ai aussi rappelé pour ma première conférence de presse, notre réalité aujourd’hui, c’est que c’est un club de D3. Mais oui, c’est un club qui a une grandeur et pour moi, c’est fantastique. Jeff Strasser pourrait vous le confirmer, lui qui l’a vécu comme joueur et comme coach.

Vous avez déjà pu le mesurer aux réactions des gens, non ?
Je l’ai déjà dit à des amis, oui : quand je vois les réactions dans les médias ou sur les réseaux sociaux, la renommée de ce club est absolument dingue. On en parle dans toute l’Allemagne et même à l’extérieur. C’est incroyable.

On n’est pas favori parce qu’il y a 25 ou 30 ans, on affrontait le Real Madrid en Coupe d’Europe !

Il s’agit du club le plus important que vous ayez eu à diriger dans votre carrière.
C’est possible. Mais maintenant que Bielefeld est en Bundesliga… Et puis Saint-Gall, c’était pas mal non plus… Mais bon, oui, si vous regardez l’histoire, c’est autre chose. Il y a une renommée mondiale. L’avantage, c’est que je suis juste à côté du Luxembourg. C’est un point positif et mes dirigeants m’ont fait remarquer à quel point ils apprécient de voir tant de Luxembourgeois venir les visiter.

Pourquoi avoir insisté sur la réalité de la situation du FCK plutôt que d’avoir cherché à vendre du rêve lors de votre intronisation, d’autant que le club aimerait viser la montée ?
Le gros problème de la D3 allemande, c’est qu’elle est pleine de clubs qui ont évolué en Bundesliga. Ingolstadt, Dresde, Duisbourg… Et ils ont tous l’impression d’être encore au sommet et c’est un grand souci, car chaque année, ils se sentent obligés de viser la montée sur la base de ce qu’ils ont été. Or on n’est pas favori parce qu’il y a 25 ou 30 ans on affrontait le Real Madrid en Coupe d’Europe! Non, il faut être réaliste. Et ce que je vois, c’est que Kaiserslautern a perdu cet été l’équivalent de 65 buts ou passes décisives dans son marché des transferts. Alors j’espère qu’on va encore pouvoir recruter.

À quoi vous attendez-vous pour votre premier match sur le banc, contre le Wehen Wiesbaden ?
J’ai eu droit à une séance pour expliquer ma philosophie. J’ai expliqué que ce que les gens attendent, ici, c’est la volonté, l’engagement, le cœur. Quant à moi, je regrette juste de faire mes premiers pas dans cette institution devant 7 500 personnes maximum quand, la saison passée, il y en avait parfois 40 000. C’est dommage.

Entretien avec Julien Mollereau