Accueil | Sport international | [Football] Clap de fin pour Lloris, capitaine des Bleus fiable et durable

[Football] Clap de fin pour Lloris, capitaine des Bleus fiable et durable


Le gardien a participé avec les Bleus à sept grands tournois, avec à la clé trois finales. (photo AFP)

Capitaine des champions du monde 2018, Hugo Lloris (36 ans) a annoncé lundi tirer un trait sur l’équipe de France, trois semaines après la finale perdue du Mondial-2022, laissant derrière lui l’image d’un leader « tranquille » et fiable, à la longévité record.

« Ce n’est pas facile d’annoncer ça, mais après quatorze années à défendre ce maillot, que j’ai porté avec un immense plaisir, avec fierté, devoir et sens de la responsabilité, je crois que je suis arrivé au bout », a confié à L’Équipe le gardien aux 145 sélections, figure inamovible depuis ses débuts en 2008.

L’équipe de France est « prête à continuer sans moi », dit-il en citant son successeur désigné dans la cage tricolore, Mike Maignan (27 ans). « J’ai eu la chance avec ma génération d’avoir marqué l’histoire du football français et ça, on ne pourra pas me l’enlever ».

Désigné capitaine par Laurent Blanc en novembre 2010, après le fiasco de Knysna, il s’est maintenu au plus haut durant quatorze saisons et demie, avec des parades remarquables que n’effaceront pas les quelques boulettes inhérentes à ce poste si exposé.

Le portier des Spurs a participé avec les Bleus à sept grands tournois, avec à la clé trois finales : celles perdues à l’Euro-2016 et au Mondial-2022, et celle remportée en Russie, la deuxième étoile française vingt ans après celle décrochée par la bande de Didier Deschamps et Zinédine Zidane.

Priorité à Tottenham 

Dans le livre d’or des Bleus, il apparaît aux côtés des plus grands gardiens, comme Joël Bats et Fabien Barthez, deux personnalités qu’il a d’ailleurs consultées avant de prendre sa décision.

« C’est un soulagement de le dire et que ça sorte, je m’enlève un poids en l’annonçant, et je peux continuer à me concentrer sur mon quotidien avec Totthenham », affirme-t-il dans L’Équipe, reconnaissant vouloir « sortir en étant toujours en haut » plutôt que de risquer la saison de trop.

Au Qatar, Lloris est devenu le Français le plus capé de l’histoire devant Lilian Thuram (142 sélections), un aboutissement presque naturel pour ce grand professionnel qui a déroulé une carrière sans accroc et régulière de Nice, sa ville natale, à Tottenham, où il évolue depuis dix ans, en passant par Lyon, théâtre de son éclosion.

« Longévité », « calme », « tranquillité »… Les vertus de Lloris ont été énumérés par Raphaël Varane qui le secondait comme vice-capitaine à Doha : « J’ai beaucoup de respect pour le joueur, pour l’homme qu’il est. C’est une chance d’avoir cette stabilité en équipe de France. »

Cette mentalité lui a souvent permis d’être décisif et de montrer la voie à ses partenaires, avec ses parades cruciales, comme contre l’Angleterre en quarts (2-1) ou le Maroc en demi-finales (2-0).

Quel futur capitaine ? 

« Pour ceux qui le connaissent de près, c’est un professionnel irréprochable, sans concession par rapport à lui-même », décrivait avant le tournoi Luc Lloris, son père. Il soulignait aussi une « discipline personnelle » qui « peut susciter l’adhésion » des partenaires comme des entraîneurs, « même si c’est loin d’être recherché ».

« Ce n’est pas quelqu’un qui est très expansif ou recherche la lumière », disait de lui Deschamps à propos de son relais privilégié, pas forcément le plus bavard de ses cadres.

Discret auprès du grand public, parfois même jugé trop lisse, ce père de trois enfants demeure en privé un homme au fort caractère, direct et sans détour. « Quand il y a quelque chose d’ambigu, il ne se cache pas », assure Luc Lloris. « Au moindre problème, il préférera toujours une transparence, un face-à-face. »

Hors terrain, son choix de renoncer rapidement au brassard inclusif « One Love », assumant de vouloir « garder le focus sur le jeu », lui a valu des critiques de certaines associations.

Joueur de tennis avant le football, Lloris n’a pas choisi le poste de gardien par hasard: il y conserve une certaine indépendance, un certain individualisme au sein du collectif. Cette autonomie trouve un prolongement dans sa carrière, qu’il gère sans agent ni conseillers officiels, une rareté.

Sa retraite internationale ouvre le débat du capitanat en sélection. Le vice-capitaine Varane postule naturellement, comme Kylian Mbappé, homme fort des Bleus à 24 ans.

 

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.