Joseph Blatter, président de la Fifa démissionnaire, et Michel Platini, président de l’UEFA et candidat à la présidence de la Fifa, ont été suspendus 90 jours jeudi par la commission d’éthique de la Fifa. Un nouveau séisme pour une instance suprême du foot cernée par les scandales.
Deux mises à pied qui interviennent alors que l’instance suprême du foot est cernée par les scandales en tout genre. Secouée aussi par une nouvelle tempête judiciaire : Sepp Blatter est ici sous le coup d’une procédure pénale pour « soupçon de gestion déloyale » et « abus de confiance », avec notamment un versement suspect de 2 millions de francs suisses à Michel Platini.
Des revenus que celui-ci, entendu comme témoin dans l’affaire, a affirmé avoir entièrement déclaré. Pas suffisamment convaincant, visiblement, pour échapper à la sanction. Injuste, estime le président de l’UEFA, qui dénonce une « fuite » portant « atteinte » à son « image ». Par ailleurs, Chung Mong-joon, ex-vice président de la Fifa et candidat à la présidence de la Fifa, a été suspendu pour six ans de toute activité liée au football. En ce qui concerne Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa déjà relevé de ses fonctions mi-septembre, ce dernier a été suspendu provisoirement 90 jours.
La suspension de Platini n’écarte toutefois pas de facto sa candidature à la présidence de la Fifa pour l’élection du 26 février, a précisé le porte-parole de la commission d’éthique. C’est « la commission électorale de la Fifa qui sera chargée d’étudier la validité » de cette candidature. Juste avant l’annonce de sa suspension, Platini a assuré avoir « adressé » jeudi matin « les lettres de soutien requises pour pouvoir déposer (s)a candidature ».
La commission d’éthique de la Fifa précise que pour MM. Blatter, Platini et Valcke, cette suspension de toute activité liée au football au niveau national et international, avec effet immédiat, peut être étendue de 45 jours supplémentaires. La sanction de Chung s’agrémente d’une amende de 100 000 francs suisses (91 000 euros). Ces sanctions sont susceptibles d’appel, sans toutefois d’effet suspensif.
Platini anticipe
Platini a anticipé sa suspension jeudi matin: juste avant que la sanction ne soit communiquée, il a accusé « une source officielle de la Fifa » d’être à l’origine d’une « fuite délibérée qui vise à porter atteinte à (s)on image ». Il dénonçait la publication d’informations de presse selon lesquelles il faisait l’objet d’une recommandation de suspension de 90 jours par la commission d’éthique. Déplorant une fuite « insidieuse dans sa nature et inacceptable dans son procédé », Platini a souligné sa « disposition à collaborer dans le respect des règles de procédure les plus strictes », ajoutant: « La Fifa les a quant à elle clairement bafouées ».
« J’ai toujours agi et me suis toujours exprimé avec honnêteté, courage et franchise car j’estime que c’est mon devoir moral, poursuit Platini dans ce texte. Si les intentions prêtées à la chambre d’instruction de la commission d’éthique de la Fifa venaient à se confirmer (elles se sont confirmées juste après, ndlr), je ne ménagerai pas mes efforts pour que la vérité s’impose ».
« Il reviendra entre temps à une justice sereine, indépendante et impartiale de faire la lumière sur les faits qui ont valu à la commission d’éthique de la Fifa d’ouvrir une procédure d’instruction », a encore contre-attaqué l’ancien meneur de jeu des Bleus.
AFP/A.P