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[Cyclisme] Tour de Lombardie : Tadej Pogacar voit triple


Tadej Pogacar fera encore le spectacle samedi sur le dernier Monument de la saison. (photo AFP)

Le Slovène, opposé à Primoz Roglic et Remco Evenepoel, vise un troisième succès consécutif samedi dans le dernier Monument de la saison où Thibaut Pinot fera ses adieux.

La «classique des feuilles mortes», qui s’élancera des rives du lac de Côme pour se dénouer au pied de la ville haute de Bergame, porte, plus que jamais, bien son nom en marquant le terminus de la carrière du grimpeur français, un des personnages les plus populaires et romantiques de la dernière décennie.

À 33 ans, il tire sa révérence sur une course où il a signé, en 2018, la plus belle victoire de sa carrière.

Renouveler l’exploit représenterait une sortie rêvée pour le coureur de Groupama-FDJ qui aura, comme sur le dernier Tour de France, une «curva Pinot» (un «virage Pinot») remplie de supporters à sa gloire samedi.

Mais cela relève du pur fantasme parce qu’il n’est plus aussi fort qu’il y a cinq ans, qu’il sort d’un été gâché par une chute et un problème intestinal, et que la concurrence s’annonce féroce sur le dernier des cinq Monuments de l’année, ces courses d’un jour qui tirent leur prestige de leur longueur (238 km samedi) et de leur vénérable âge – ce sera la 117e édition de Il Lombardia.

Pogacar contre Roglic… et Evenepoel

Puisque c’est la plus montagneuse des classiques, les armoires à glace comme Wout van Aert et Mathieu Van der Poel feront naturellement l’impasse. Le double vainqueur du Tour de France Jonas Vingegaard s’est également fait porter pâle.

Mais, pour le reste, la fine fleur de la compagnie des excellents grimpeurs sera au rendez-vous, à commencer par Tadej Pogacar, qui vise à égaler les légendes italiennes Fausto Coppi et Alfredo Binda, seuls coureurs de l’histoire à avoir remporté trois succès d’affilée en Lombardie.

Toujours aussi détendu, le Slovène, qu’on a vu circuler en monocycle pour amuser la galerie ces derniers jours, est un favori naturel, même s’il n’a pas écrasé la concurrence comme au printemps dans les courses de préparation italiennes avec une deuxième place au Tour d’Émilie et une cinquième place aux Trois vallées varésines.

Il retrouvera son compatriote Roglic, absent l’an dernier, qui présente l’avantage de sortir d’un grand Tour après avoir pris la troisième place de la Vuelta – gage le plus souvent d’une condition au top – et reste sur une victoire au Tour d’Émilie.

L’ancien sauteur à skis y disputera sa dernière course sous le maillot de Jumbo-Visma, avant de rejoindre l’équipe allemande Bora, qui a annoncé son recrutement vendredi.

À propos de Bora, on a noté le regain de forme de Bob Jungels jeudi dans le Gran Piemonte. L’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège pourrait donc briller aux côtés d’Alexandr Vlasov.

Remco Evenepoel, qui a préféré s’entraîner dans son coin plutôt que de participer aux courses antipasti, retrouve lui une épreuve où il a failli perdre la vie en 2020 en chutant lourdement dans la descente de Sormano, qui n’est pas au programme cette année.

Dix-neuvième en 2021, il vise plus haut cette année et son match dans le match avec Pogacar intrigue tellement il est rare. C’est seulement la troisième fois de l’année que les deux prodiges prendront le départ de la même course, après les championnats du monde et Liège-Bastogne-Liège, où le Belge l’a emporté alors que le Slovène a abandonné avec une fracture à un poignet.

Contexte agité

Le rendez-vous lombard intervient dans un contexte effervescent avec le projet de fusion/absorption des équipes Jumbo-Visma et Soudal-Quick Step, qui déstabilise une grande partie du peloton.

«Nous ne sommes pas d’accord avec toute la merde qui est en train de se passer, nous voulons rester l’équipe Soudal Quick-Step. Nous sommes assez forts», a plaidé mardi le Belge Ilan Van Wilder après sa victoire aux Trois vallées varésines.

Depuis, peu d’informations ont filtré sur ce projet qui pose aussi la question de l’avenir de Julian Alaphilippe, lequel bouclera samedi une nouvelle saison décevante. «Nous ne savons rien», a regretté vendredi le leader de la formation belge, Remco Evenepoel, dans les colonnes de Het Laatste Nieuws. «J’essaie de ne pas y mettre d’énergie négative (…). Il y a des raisons de paniquer et de stresser, mais il vaut mieux garder cela pour la fin de la saison.»

Le Tour de Lombardie marquant la fin officieuse de la saison, les stars du peloton auront une dernière occasion de se défouler samedi. Avant de poursuivre le match en coulisses, loin des paysages enchanteurs de Lombardie.