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Élections législatives : «Nous demandons un renforcement du pouvoir d’achat»


(Photo : Editpress)

Fiscalité, logement, inflation. Nico Hoffmann, président de l’ULC, dévoile les revendications de l’association des consommateurs luxembourgeois pour les élections législatives de dimanche.

C’est sans doute l’une des préoccupations des consommateurs aujourd’hui  : le pouvoir d’achat. En mars dernier, l’ULC (Union luxembourgeoise des consommateurs) a publié ses revendications adressées aux partis politiques à l’occasion des élections législatives de dimanche.

Une politique fiscale plus juste

C’est l’une des revendications les plus demandées par l’ULC : une réforme fiscale plus «juste et sociale». «Depuis 2017, aucune adaptation du barème d’imposition n’a été effectuée. Ce sont les salariés qui en souffrent le plus», lance Nico Hoffmann, président de l’ULC. Face à cette situation, l’association des consommateurs luxembourgeois réclame l’abolition de la classe d’imposition 1A et le reclassement des personnes concernées dans la classe 2. Elle demande également «une exonération totale» des impôts pour les salariés touchant le salaire minimum. «Cela ne s’adresse pas uniquement aux salariés qui touchent des revenus faibles, mais aussi à ceux qui appartiennent à la classe moyenne qui sont, eux aussi, menacés. Nous demandons ainsi au nouveau gouvernement, une fois installé, d’attaquer le plus rapidement possible la réforme fiscale pour renforcer et garantir le pouvoir d’achat des consommateurs», indique le président de l’ULC.

Une transparence des prix alimentaires

Autre sujet d’actualité : l’inflation. En juillet dernier, l’ULC avait alerté sur une baisse du pouvoir d’achat et réclamait une diminution des prix des denrées alimentaires. Au Luxembourg, le taux moyen annuel de l’inflation est actuellement fixé à 4,1 %. Une situation plutôt «favorable» pour le président de l’ULC en comparaison avec d’autres pays européens. «Pour le nouveau gouvernement, l’un des plus grands défis sera que le niveau de l’inflation reste très bas», ajoute-t-il. L’ULC demande ainsi une transparence «absolue» en matière des prix. Celle-ci pourrait se matérialiser pour l’association à travers la création «d’un organe de contrôle neutre» qui n’existe plus aujourd’hui. Pour renforcer le pouvoir d’achat des ménages, l’ULC revendique également une réduction de la TVA sur les produits de première nécessité.

Le contrôle des prix des maisons de retraite

Toujours dans cette thématique de contrôle des prix, l’ULC appelle à un contrôle et une transparence des prix pratiqués dans les maisons de retraite et de soins. «Souvent, elles coûtent plus cher que la pension du résident (…). Il est, en effet, inconcevable que les personnes âgées qui ont travaillé dur toute leur vie dans l’intérêt du pays doivent s’adresser au Fonds national de solidarité afin d’être en mesure de payer une chambre dans une maison de retraite. La majorité ne dispose pas d’une rente mensuelle nette de 3 000 euros», explique encore Nico Hoffmann. L’association des consommateurs demande ainsi le plafonnement des tarifs d’hébergement et la création d’un comparateur en ligne permettant de mettre en parallèle les tarifs pratiqués dans les établissements du Grand-Duché.

Des logements plus abordables

Après l’inflation, le logement est également l’un des sujets cruciaux de ces élections. L’ULC réclame des mesures concrètes pour «augmenter de manière considérable le nombre de logements, mais aussi proposer davantage d’habitations abordables. Il faut que les communes, le Fonds du logement, la Société nationale des habitations à bon marché et le secteur privé collaborent pour trouver des solutions communes à ce problème, sinon nous n’y arriverons sûrement pas», alerte Nico Hoffmann. Dans ce contexte, le président demande ainsi une augmentation du salaire minimum.

Une «pause» sur les prix du carburant

Autre sujet d’actualité : le prix du carburant. Avec la crise mondiale pétrolière, le Luxembourg a vu, de manière inédite, ses tarifs à la pompe fortement augmenter. Nico Hoffmann recommande de faire une «pause» sur certains prix. «C’est quelque chose que l’on pourrait faire sur la prochaine année et il faudrait surtout laisser la taxe CO2 à son niveau actuel.»

«Un bilan décevant»

Fiscalité, logement, prix alimentaires, l’ULC a multiplié les revendications pour cette campagne. Mais quel bilan fait-elle de la mandature qui s’achèvera ce dimanche ? «Pour la première fois, nous avons eu un ministère indépendant pour la protection des consommateurs. C’était une revendication de longue date de l’ULC. Mais le bilan est plutôt décevant. On voudrait une politique plus efficace et un renforcement du pouvoir d’achat des consommateurs. Il y a certaines choses qui ont pris du retard avec la pandémie. On peut comprendre d’un côté, mais cet argument ne peut pas toujours être valable», conclut Nico Hoffmann.

Quelques chiffres en bref

4,1 % : D’après les données du Statec, l’indice des prix à la consommation nationale est en baisse de 0,1 %. Il passe ainsi de 4,2 % à 4,1 point. Toutefois, au mois de septembre 2023, l’inflation a augmenté de 0,1 %.

4,9 % : Toujours selon le Statec, en septembre, un passage à la pompe coûte 4,9 % de plus pour le diesel. Le prix de l’essence augmente, quant à lui, de 1,8 %. Malgré cette reprise, les prix des produits pétroliers demeurent inférieurs de 0,6 % comparés au même mois de l’année passée.

-2,6 % : C’est la baisse des salaires réels au Luxembourg en 2022 (4 % en moyenne pour l’UE).

13,5 % : Les prix des aliments ont augmenté de 13,5 % en un an au Grand-Duché.

2,5 % : À partir du 1er septembre 2023, la nouvelle indexation des salaires (traitements et pensions) a augmenté de 2,5 %.

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