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[Cyclisme] Tadej Pogacar passe la deuxième


Tadej Pogacar a terminé la saison 2022 en beauté (Photo : AFP).

Il était le grand favori et il a assumé le statut avec une facilité déconcertante: Tadej Pogacar a remporté samedi son deuxième Tour de Lombardie de suite, un Monument qui lui va comme un gant et avec lequel il pourrait bien avoir signé un long bail.

La « classique des feuilles mortes » est-elle en train de devenir pour Pogacar ce que Roland-Garros est à Rafael Nadal ? Ce n’est pas impossible, tellement le champion slovène avale la concurrence sur les routes lombardes où il est devenu samedi le premier coureur de l’histoire à l’emporter deux fois lors de ses deux premières participations.

Avec son profil très accidenté, le cinquième et dernier Monument du calendrier cycliste sied à merveille à ses qualités de grimpeur. Et quand il s’agit de régler un autre montagnard sur la ligne, comme l’Espagnol Enric Mas, deuxième samedi, on peut encore compter sur « Pogi », redoutable aussi au sprint.

Lorsqu’il a démarré dans le Civiglio, à vingt kilomètres du but après un énorme travail de son équipe UAE, la messe était déjà quasiment dite. Seul Mas a réussi à le suivre et un autre Espagnol, Mikel Landa, a réussi à s’accrocher à peu près pour finir troisième.

Offensif et joueur, Pogacar a alors attendu son heure, se sachant le plus fort des deux au sprint. Il a coupé la ligne en tirant la langue et en pointant ses deux index en l’air, avant d’ingurgiter une eau gazeuse locale, au bout de 253 kilomètres et plus de six heures de course sous un soleil éclatant entre Bergame et Côme.

«Répéter le succès, c’est fantastique. Tout s’est passé comme je l’avais imaginé. Je voulais attaquer dans le Civiglio. Mas a été au même niveau dans les ascensions donc on a collaboré jusqu’à l’arrivée. Je savais que j’aurais de bonnes jambes aujourd’hui», a savouré le Slovène.

«Le meilleur coureur du monde»
Derrière, les poursuivants ont rapidement abdiqué, dont Alejandro Valverde, beau sixième pour la dernière course de sa carrière à l’âge de 42 ans, ou encore le Français Rudy Mollard, huitième juste devant son compatriote Romain Bardet.

Parmi les battus du jour, on retrouve Vincenzo Nibali (24e), qui avait lui aussi choisi la classique lombarde pour donner ses derniers coups de pédale dans un peloton professionnel, et Julian Alaphilippe (51e) qui ont tous deux explosé dès le pied du Civiglio.

Jonas Vingegaard, qui retrouvait Pogacar pour la première fois depuis qu’il l’a détrôné sur les routes du Tour de France, n’a cette fois pas fait le pli: seulement 16e, il ne réussira pas à faire taire ceux, nombreux, qui estiment qu’il a en fait battu en juillet le coureur le plus fort du peloton.

Le Danois semblait lui-même en convenir en déclarant, au départ de la course samedi, que «l’homme à battre» était Pogacar, «car c’est le meilleur coureur du monde».

Les chiffres en tous cas lui donnent raison. Personne cette saison n’a autant levé les bras que Pogacar – 16 fois, un de plus que Remco Evenepoel, l’autre grand champion de l’année qui s’est marié samedi – pour émarger, à 24 ans seulement, à 46 succès depuis le début de sa carrière.

Surtout, il compte déjà deux Tours de France (2020 et 2021) et désormais trois Monuments, les courses d’un jour les plus prestigieuses, dans sa besace, après s’être également imposé sur Liège-Bastogne-Liège en 2021 (les trois autres courses classées Monuments étant Milan-Sanremo, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix).

«J’espère continuer comme ça»

«Je suis vraiment très content de ma saison et ça me motive déjà pour la prochaine», a souligné Pogacar, qui a été présent de février (victoire au Tour des Emirats arabes unis) à octobre. «J’espère continuer comme ça dans les années qui viennent», a-t-il souligné, confiant comme «seul regret cette saison» sa 19e place aux Championnats du monde où «la course a été moins dure que prévu».

Cet hiver, il a prévu de prendre des vacances, de «bricoler un peu à la maison» et de planifier évidemment sa revanche au Tour de France l’été prochain.

Le Luxembourgeois Michel Ries (Arkea-Samsic) qui a travaillé pour Warren Barguil, n’est pas allé au bout.

(AFP/LQ)