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[Cyclisme] Pogacar, un début de saison de cannibale


Le Slovène n'a même pas fait exprès d'ajouter une 49e victoire à son palmarès. (photo archives AFP)

Trois courses, trois victoires : Tadej Pogacar réalise un début de saison canon, digne des années cannibales d’un Eddy Merckx. Et dire que certains s’inquiétaient de sa préparation.

Lorsque le Slovène a publié le 6 février son programme, dans lequel il a fait un croix sur le Tour UAE, pourtant la course la plus importante de la saison pour son sponsor, des sourcils se sont levés dans le peloton. Qu’arrive-t-il au double vainqueur du Tour 2020 et 2021 ? Moins en forme ? La gastroentérite dont il a souffert en janvier a-t-elle bousculé sa préparation ? Voire, aurait-il peur de croiser le fer avec l’autre prodige, le Belge Remco Evenepoel, dans la course des Émirats la semaine prochaine ?

Dix jours plus tard, on est fixés : « Pogi » va très bien, merci. Depuis le début de la semaine, c’est même un véritable carnage auquel se livre en Andalousie le showman de Klanec qui avoue être lui-même « un peu surpris par (s)a forme ».

Lundi, pour sa course de rentrée, il survole la semi-classique Jaen Paraiso Interior après un raid solitaire de plus de 40 km sur des chemins de terre. Deux jours plus tard, il assomme d’entrée le Tour d’Andalousie sur un nouvel envol en solo. Et ce jeudi, le coureur d’UAE remet ça en s’imposant en costaud lors de la montée finale sur les pavés d’Alcalá la Real. « On ne peut que le féliciter », a constaté l’Espagnol Enric Mas, deuxième sur la ligne.

Pour Pogacar, c’est même la cinquième victoire de suite après ses succès fin 2022 aux Trois Vallées Varésines et au Tour de Lombardie.

« Full gas » 

Dans le passé, des champions comme « le cannibale » Eddy Merckx avaient déjà réalisé un tel quintuplé. Plus récemment en 2018, le sprinteur français Arnaud Démare avait fait sensation en remportant les cinq étapes du Tour de Poitou-Charentes. Selon le site Cycling Statistics, le record appartient à l’Allemand Dietrich Thurau qui a remporté sept succès de suite, déjà sur le Tour d’Andalousie, en 1977.

Mais une telle série reste très rare en cyclisme où les aléas de la course sont trop nombreux et où les victoires, surtout dans le contexte hyper-compétitif d’aujourd’hui, s’arrachent avec les dents. Sur le Tour d’Andalousie, où Pogacar compte désormais 48 secondes d’avance sur le Colombien Santiago Buitrago au général, il n’est d’ailleurs pas entouré de touristes. Les suivants au classement s’appellent Enric Mas, Mikel Landa ou Carlos Rodriguez, que des cadors.

A l’écouter, jeudi dans l’aire d’arrivée, le Slovène de 24 ans n’a même pas fait exprès d’ajouter une 49e victoire à son palmarès. « On ne visait pas forcément la victoire aujourd’hui mais la course a été folle du début à la fin. Je devais bien essayer de suivre toutes les attaques. Du coup, je me suis retrouvé devant. Et je réalise un final parfait », a-t-il déclaré, hilare. Alors rebelote vendredi ? « Je ne sais pas ce qui va se passer. Avec l’équipe on essaie d’aborder la course de la manière la plus détendue possible mais toutes les équipes vont full gas« , a-t-il ajouté.

Pourtant, la concurrence ne fait qu’encaisser pour l’instant. Dans le passé, notamment en début de Tour de France l’an dernier, certains s’agaçaient de la gloutonnerie du Slovène, accusé de ne laisser que des miettes. Mais cette volonté de gagner tout le temps et partout fait aussi le charme de « Pogi » et le connecte avec les grandes légendes du cyclisme d’antan.

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