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[Conference League] Francfort, la croisée des chemins pour Moris


Quart-de-finalistes de la Ligue Europa (C3) l’an dernier, Anthony Moris et les Unionistes s’étaient rendus trois fois en Allemagne durant leur épopée, sans jamais s’y incliner. (Photo AFP)

Un succès ce soir à Francfort enverrait l’Union Saint-Gilloise d’Anthony Moris en huitièmes de finale. Mais une élimination aurait le mérite d’alléger son calendrier démentiel.

Le Maccabi Tel-Aviv, club le plus titré d’Israël, le Viktoria Plzen, seule équipe ayant contesté l’hégémonie des deux géants tchèques du Slavia et du Sparta Prague ces dix dernières années, le PAOK Salonique, membre du cercle très fermé des six clubs ayant remporté le championnat grec (trois fois). Mais aussi Fenerbahçe, 2e d’un championnat turc que le géant stambouliote a gagné 17 fois, Lille, quadruple champion de France (la dernière fois en 2021) et actuel 4e de Ligue 1 à un point du podium, la Fiorentina, finaliste de la compétition en 2023 et 7e de Serie A, et surtout Aston Villa, dont la très belle saison (4e) en Premier League fait rejaillir à la surface son lustre d’antan*.

ll n’y a que du beau, voire du très beau, linge parmi les équipes déjà qualifiées pour les huitièmes de finale de la Conference League (C4) et c’est ce plateau relevé, qui comporte également leurs compatriotes du Club Bruges, qu’ils accueilleront mercredi pour une place en finale de la Coupe de Belgique (victoire brugeoise 1-0 en demi-finale aller), qu’espèrent intégrer ce soir les joueurs de l’Union Saint-Gilloise. Que doivent-ils faire pour cela ? Oh, trois fois rien : s’imposer à Francfort, chez une équipe fermant le top 6 de Bundesliga et qui menait 0-2 après dix minutes de jeu au Lotto Park d’Anderlecht il y a une semaine, avant de se faire reprendre par dix Unionistes dont ne faisait exceptionnellement pas partie Anthony Moris, ménagé.

Qu’elle n’ait pas su tuer le suspense quand elle en avait l’occasion et qu’elle ait perdu son attaquant international autrichien Sasa Kalajdzic, second buteur à l’aller mais victime dimanche à Fribourg d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, ne change rien à la donne : portée par 55 000 fans comptant parmi les plus chauds d’Allemagne et même d’Europe, l’équipe coachée par l’ancien Dudelangeois Dino Toppmöller reste favorite à la qualification, ce soir (21 h) au Deutsche Bank Park.

Mais son retour en infériorité numérique jeudi dernier et son histoire récente avec l’Allemagne sont autant de bonnes raisons de croire en ses chances, pour l’Union. Ou en tout cas d’y croire plus que le Slovan Bratislava de Gerson Rodrigues (lire encadré ci-dessous).

L’Allemagne, ça les gagne!

Quart-de-finalistes de la Ligue Europa (C3) l’an dernier, où ils avaient été éliminés par Leverkusen, les Unionistes s’étaient rendus trois fois en Allemagne durant leur épopée, sans jamais s’y incliner. Revenue de Berlin avec une victoire (0-1) en poules puis un nul (3-3) en huitièmes de finale aller (victoire 3-0 au retour), à chaque fois sur la pelouse de l’Union Berlin, l’USG avait aussi contenu le Bayer chez lui (1-1 en quart de finale aller), avant de craquer chez elle (1-4).

Ses 58 années sans disputer de match de Coupe d’Europe (entre septembre 1964 et août 2022) y sont évidemment pour beaucoup, mais pour retrouver trace d’une défaite de l’Union en terres allemandes, il faut ainsi remonter au 4 mars 1959 et à ce 1er tour retour de Coupe des villes de foire (l’ancêtre de la C3, disputée entre 1955 et 1971) perdu 1-0 sur le terrain du défunt Fußball-Stadtauswahl Leipzig (disparu en 1963).

Une défaite sans conséquences puisque les Belges, futurs demi-finalistes de l’épreuve finalement remportée par le FC Barcelone, s’étaient imposés 6-1 à l’aller. Des conséquences, une défaite ce soir contre l’Eintracht en aurait, pour une Union Saint-Gilloise dont la folle dynamique depuis juillet 2021 et sa remontée en Jupiler Pro League ne s’est encore traduite par aucun titre, et qui verrait justement s’envoler là un trophée potentiel.

Mais elles pourraient aussi être positives, d’une certaine façon : si son CEO Philippe Bormans assurait cette semaine dans la presse belge qu’elle veut «toujours tout gagner» et qu’il «serait ridicule de ne pas jouer la carte à fond», la formation bruxelloise trouverait sans doute dans un calendrier délesté de matches continentaux l’énergie qui lui a manqué pour aller au bout en Coupe de Belgique (élimination en demi-finale) et surtout en championnat (privée du titre dans le temps additionnel de la dernière journée) l’an passé.

*Vainqueurs de la Ligue des champions en 1982, les «Villans» ont remporté sept fois le championnat et sept fois la coupe d’Angleterre entre 1887 et 1981, et cinq fois la Coupe de la Ligue anglaise entre 1961 et 1996.

Le chiffre : 0

C’est, si l’on s’en tient aux statistiques récentes, le pourcentage de chances de Gerson Rodrigues de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Conference League avec le Slovan Bratislava, battu 4-1 à l’aller en Autriche sur la pelouse du Sturm Graz. Depuis l’abolition de la règle du but à l’extérieur comptant double en cas d’égalité et le retour à trois compétitions continentales en 2021, toutes les équipes s’étant inclinées 4-1 (ou 1-4) au match aller ont échoué à renverser la situation au match retour.

Au total, C1, C3 et C4 confondues, ce scénario s’est produit 20 fois, dont deux impliquant des clubs luxembourgeois en Conference League : le Fola, battu 1-4 puis 3-1 en barrages par les Kazakhs du Kaïrat Almaty en août 2021, et le RFCU, éliminé (1-4 puis 4-0) dès le 2e tour par les Serbes de Cukaricki en juillet 2022. Seule une équipe ayant perdu 4-1 à l’aller est au moins parvenue à accrocher les prolongations au match retour, sans pour autant se qualifier : les Slovènes de Domzale, sortis au 1er tour de cette même C4 par les Maltais de Balzan (1-4, 1-3 a.p.) en juillet dernier.

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