Xavier Bettel : «Un grand merci à vous»

Le Premier ministre, Xavier Bettel, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont visité, vendredi, le centre de soins avancé de la Rockhal et le centre hospitalier Émile-Mayrisch. Ils ont surtout salué le travail du personnel.

Il est 12 h 53, vendredi, quand le Premier ministre arrive à la Rockhal à Esch-sur-Alzette. La ministre de la Santé et lui ne viennent pas profiter du 1er Mai pour assister à un concert. Depuis plus d’un mois, la salle de concert est transformée en centre de soins avancé comme les halls de Luxexpo à Luxembourg, la Däichhal à Ettelbruck et le centre culturel de Grevenmacher.

«En un mois, les quatre CSA ont accueilli plus de 7 200 patients, indique Pierre Hertz, en charge de la coordination des centres de soins avancés (CSA). Et 1 500  volontaires – des médecins, des personnes de la réserve sanitaire, des bénévoles ou des fonctionnaires – sont venus travailler dans les CSA.»

L’objectif des CSA est d’éviter de saturer les urgences en cette période de crise du Covid-19. Ils ont été mis en place en un temps record. «Je n’en reviens toujours pas, confie Pierre Hertz. On a informé la ministre le jeudi soir (NDLR : 18 mars) que les maisons médicales n’étaient pas suffisantes et qu’il fallait d’autres structures. On a présenté le concept le vendredi matin et le lundi la première structure ouvrait ses portes à Luxexpo.»

Le lendemain, le mardi 25 mars, c’est le centre de soins avancé de la Rockhal qui ouvrait ses portes. Et depuis, quelque 2 500 patients ont été accueillis par le personnel. À l’intérieur, des tentes ont été érigées pour accueillir les patients suspectés d’être infectés par le Covid-19 et les autres patients.

«On appréhende la deuxième vague»

Avant de visiter dans le détail différentes tentes, le Premier ministre, Xavier Bettel, et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont assisté, vendredi, au briefing de l’équipe de l’après-midi. «Nous sommes là pour vous dire un grand merci de répondre présent pour faire face à un virus qui nous a tous surpris, dit le Premier ministre. Nous avons mis en œuvre des moyens pour répondre à cette crise et même si rien n’est terminé, les chiffres sont aujourd’hui rassurants. Mais tout ça, sans vous, cela n’aurait pas marché. Alors merci.»

Le briefing se poursuit. Mylène, la coordinatrice du CSA avancé de la Rockhal, rappelle, avant de dispatcher les uns et les autres à leur poste, le respect de l’hygiène et des gestes barrières. «On ne les répète jamais assez», dit-elle avant de se confier sur «cette expérience extraordinaire».

«Je me suis portée volontaire dès le début pour aider à faire face à cette crise, raconte celle qui travaille au Centre national de l’audiovisuel. Je n’ai pas hésité. C’est un challenge. Au début, nous avons eu des grosses journées avec des pics certains jours à plus de 150 patients au cours des deux premières semaines. Sinon, en moyenne, nous avons entre 60 et 70 personnes par jour. L’ambiance entre nous est bonne. J’ai rencontré des gens que je n’aurais pas rencontrés ailleurs. On s’est créé une petite famille entre les volontaires et les médecins.» Et Xavier Bettel et Paulette Lenert en font désormais partie, puisque les photos d’eux prises vendredi ont été affichés sur le mur avec les autres portraits de volontaires.

Après le CSA de la Rockhal, le Premier ministre et la ministre de la Santé se sont rendus au centre hospitalier Émile-Mayrisch (CHEM) à Esch-sur-Alzette. Comme n’importe quel visiteur ou patient, Xavier Bettel et Paulette Lenert se sont fait prendre leur température avant de visiter l’hôpital eschois totalement réorganisé pour faire face à la crise sanitaire actuelle.

«Nous avons commencé, fin février, à réfléchir à cette réorganisation, indique le Dr Serge Meyer, en charge de la coordination de la cellule de crise. On a totalement séparé les soins Covid-19 et les autres. Nous avons une capacité de 140 lits, dont 40 en soins intensifs. Nous avons eu un pic à la mi-mars avec 60 à 75 patients. Au cours des vacances de Pâques, il y a eu un déclin progressif. Mais la semaine dernière, c’est remonté légèrement. Personne ne connaît cette maladie qui peut être soignée avec trois paquets de mouchoirs ou alors conduire au décès. On appréhende la deuxième vague. C’est pourquoi il faut absolument continuer de respecter la distanciation sociale et porter un masque.»

Là encore, Xavier Bettel a tenu à dire «un grand merci» à chaque membre du personnel du CHEM qu’il a croisé pendant sa visite. Et le Premier ministre s’est même invité à la prochaine fête de Noël de l’établissement pour pouvoir dire «merci» à tout le monde.

Guillaume Chassaing