Le gouvernement s’est retiré deux jours à Mondorf-les-Bains pour cogiter sur les priorités du gouvernement. Pas de détails sur la réforme fiscale qui en fait partie. Il dira tout le 26 avril lors de la déclaration sur l’état de la Nation. En attendant, malgré les mauvais sondages, Xavier Bettel tire un bilan positif des deux premières années au pouvoir et annonce qu’il sera candidat à sa propre succession en 2018.
Xavier Bettel ne fléchit pas. Les deux jours de retraite du gouvernement à Mondorf-les-Bains pour sa session informelle annuelle ont, au contraire, servi à établir un bilan qui le satisfait et le persuade de poursuivre sur la voie tracée depuis deux ans. Les mauvais sondages? Ils réjouissent moins le Premier ministre mais comme il le déclare, il est encore là «pour trois ans» et aimerait être jugé sur ses résultats.
Et ce d’autant qu’il a annoncé, mercredi, être candidat à sa propre succession en 2018. À ce moment-là, il aimerait que l’électeur se souvienne de réformes «qui ont été bénéfiques pour les familles, les jeunes, les étudiants, les entreprises», relève Xavier Bettel.
En attendant de tirer le bilan définitif, cette législature a encore un agenda bien rempli. Si le programme des membres du gouvernement a été essentiellement consacré à ses «priorités pour les prochains mois», le Premier ministre s’est contenté de quelques annonces dont celle de la date de sa prochaine déclaration sur l’état de la Nation. Il va falloir patienter jusqu’au 26 avril pour en savoir plus sur la réforme fiscale, un dossier situé en haut de la pile des priorités.
C’est à la tribune de la Chambre des députés qu’il dévoilera son contenu. Mercredi, le Premier ministre n’a rien voulu dire de plus si ce n’est que cette réforme «n’a pas besoin d’être chère pour être bonne». Du reste, «les économies réalisées grâce au paquet d’avenir nous autorisent une marge de manœuvre réelle pour mener cette réforme», souligne-t-il. Pour les détails, on repassera.
Des efforts peu applaudis
L’autre dossier brûlant, c’est la réforme constitutionnelle. Tous les efforts sont déployés pour parvenir à un consensus rassemblant les trois quarts de voix nécessaires pour son adoption à la Chambre des députés avant d’être soumis au scrutin populaire «dès les premiers mois de 2018», précise Xavier Bettel.
En cours également, les négociations sur la flexibilité du temps de travail, le fameux Plan d’organisation du travail (POT) autour duquel patronat et syndicats ont du mal à trouver un terrain d’entente. «Le ministre Nicolas Schmit doit rencontrer les partenaires sociaux et ébaucher un accord qui sera entériné lors d’une tripartite. Si tel n’est pas le cas, le gouvernement prendra ses responsabilités et sa décision.»
Comme pour répondre aux sondages qui affectent la majorité (dans le Nord, le Sud, l’Est et le Centre), Xavier Bettel a dressé un état des lieux du pays qui se porte mieux depuis deux ans, chiffres à l’appui. «Nous sommes sortis de la spirale de l’endettement, avons stabilisé le budget ce qui est bon pour notre compétitivité. Nous atteignons 5 % de croissance alors que le CSV prédisait que le Luxembourg ne dépasserait plus les 2 ou 3 % à l’avenir, le chômage a baissé et nous avons 50 % d’inscrits en plus en formation», récapitule le Premier ministre.
Dans les tuyaux mais en passe d’en sortir, la réforme du congé parental est une grande avancée sociale pour Xavier Bettel. Il rappelle encore les efforts en matière de logements avec plus de 800 unités en construction au Kirchberg avec un prix limité du mètre carré. Il évoque les créations de poste dans l’enseignement, 400 au total et 400 autres dans la police.
Autres chiffres cités, celui des investissements pour la recherche, soit un milliard auquel s’ajoutent 105 millions annuels pour l’université. Bref, des efforts qui «commencent à porter leurs fruits», selon Xavier Bettel. Mais qui restent invisibles aux yeux des sondés.
Geneviève Montaigu