Vestiges sur le chantier du tram : quand l’ADR prend la truelle [commentaire]

On ne savait pas que l’ADR avait un avis sur l’archéologie, on ne l’avait jamais entendu réagir sur la question. Peut-être avait-on mal écouté. Mais voilà que Fernand Kartheiser a interpellé de manière «urgente» le président de la Chambre des députés à propos de la découverte des fondations de la chapelle du Glacis, «un lieu de mémoire de l’Église et du peuple luxembourgeois».Visiblement, la mise au jour des vestiges l’a tourneboulé. Le voilà à réclamer l’arrêt des travaux pour donner le champ libre aux archéologues, en gras dans le texte s’il vous plaît. Fernand Kartheiser est tellement motivé qu’on le jugerait prêt à prendre truelle et pinceau pour dégager amoureusement chaque moellon sorti de terre.

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Qu’il ne s’enflamme pas. Ce n’est qu’une petite partie de la chapelle qui sera dégagée. Et puis, nous sommes ici dans les fondations. On peut s’amuser à les fouiller finement, mais cela n’aurait pas d’intérêt si aucun sol archéologique en place n’est décelé.

Ou alors le député a d’autres motivations. Cette défense véhémente de l’archéologie et de l’absolue nécessité de prendre le temps précisément sur ce chantier (et pourquoi pas un autre!) est-elle sincère? On peut en douter, vu la nouveauté de la posture.

Par contre, on serait tenté de croire que Fernand Kartheiser, en plein dans son rôle de héros de l’identité religieuse luxembourgeoise, voudrait mettre des bâtons dans les roues du tram, un projet qu’exècre depuis toujours le parti populiste. Qu’elle est belle, la politique.

Erwan Nonet