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Vers «une nouvelle époque» entre le Luxembourg et la Wallonie


Le Premier ministre, Xavier Bettel, et le ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo, ont fermement l’intention de développer la coopération transfrontalière. (photo Alain Rischard)

Mobilité, télétravail, économie circulaire et espace étaient au cœur des échanges entre Xavier Bettel et le ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo, en visite de travail à Luxembourg.

Le ton est amical et la volonté d’«intensifier les relations entre la Wallonie et le Grand-Duché du Luxembourg» clairement affichée par le Premier ministre, Xavier Bettel et le ministre-président de la Wallonie, Elio Di Rupo, en visite de travail mercredi à Luxembourg. Un avant-goût de la réunion du 7 juillet qui réunira les gouvernements belge et luxembourgeois au Domaine de la Gäichel.

«On peut être voisins et ne pas s’aimer, mais avec la Belgique, nous avons la chance d’être voisins et en plus de s’apprécier !», a d’emblée commenté le Premier ministre Xavier Bettel, au cours de la conférence de presse conjointe. Le Luxembourg est «doté d’une capacité d’efficacité remarquable et d’un dynamisme constructif significatif», a pour sa part déclaré Elio Di Rupo, saluant les relations «chaleureuses» entre les deux États.

Une entente très cordiale qui s’avère un atout non négligeable pour développer la coopération transfrontalière, l’un des nombreux thèmes abordés au cours de cette visite de travail par les deux dirigeants. Digitalisation, économie circulaire ou encore espace – sujet que le ministre-président de la Wallonie avait déjà pu aborder plus tôt avec le ministre de l’Économie luxembourgeois, Franz Fayot – ont également été à l’ordre du jour.

Liaison rapide entre Bruxelles et Luxembourg

Sans oublier la question de la mobilité. Avec quelque 40 000 travailleurs frontaliers belges, les routes sont aussi engorgées de ce côté de la frontière. Pourtant, le projet de P+R de Viville-Arlon vient d’être abandonné. «Une déception» pour Elio Di Rupo, qui indique à ce sujet qu’une «étude de besoins est en cours pour recalibrer et quantifier la demande».

Si le recours au télétravail a été prolongé jusqu’à la fin de l’année et qu’il a prouvé ses bienfaits par rapport à la circulation, il ne peut toutefois pas devenir la norme, a précisé Elio Di Rupo, qui préfère une solution «mixte» : «Nous sommes entrés de plain-pied dans une nouvelle époque, une époque de la sobriété, de la mobilité plus fluide – même si beaucoup reste encore à faire. Le P+R de Viville-Arlon est donc un investissement qui a une signification. Et pour consolider le tout, une demande a été faite de passer de 24 jours de télétravail à 48. J’y suis très favorable mais il y aura toujours des déplacements. Le télétravail à 100% n’est pas possible. Les contacts sociaux sont importants et tout le monde ne télétravaille pas dans les mêmes conditions.»

Impossible pour Xavier Bettel de parler de la mobilité sans évoquer le train Bruxelles-Luxembourg. En raison des nombreux arrêts et de la vétusté de la ligne (en cours de rénovation), le trajet à l’heure actuelle prend trois heures, soit une heure de plus qu’en voiture. «Il est honteux qu’aujourd’hui les gens qui veulent rejoindre les capitales européennes Bruxelles-Luxembourg-Strasbourg préfèrent passer par Paris plutôt que par cet axe direct! Je continuerai à me battre pour que le Luxembourg ne devienne pas le triangle des Bermudes des connexions rapides entre les trois capitales européennes !», a affirmé le Premier ministre.

«Il faut insister pour que l’UE dans le cadre de ces liaisons intra-européennes puisse mettre des moyens financiers sur la table, qui seront ensuite complétés par les différents gouvernements», a ajouté Elio Di Rupo.

Les dirigeants ont insisté sur leur volonté de se revoir régulièrement afin d’obtenir des «avancées concrètes». «Nous nous associerons avec le ministre-président de la région germanophone et ferons régulièrement le point, ce qui permet de fixer des dates limites aux opérateurs. Entretemps les cabinets ministériels échangeront eux aussi», a indiqué Elio Di Rupo.

Tatiana Salvan

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Nos confrères de La Libre.Be rappellent dans leur édition du 15 octobre 2019 que le Grand-Duché de Luxembourg est le 8e client de la Wallonie et également son 8e fournisseur, avec environ 3 % des exportations wallonnes et 3,3% des importations. «En 2018, les exportations de la Wallonie vers le Grand-Duché s’élevaient à 1,373 milliard d’euros (+2,8% par rapport à 2017) tandis que les importations s’élevaient à 1,150 milliard d’euros (-21,6 % par rapport à 2017)». Les exportations et les importations concernaient essentiellement des produits minéraux et du matériel de transport, des produits alimentaires et des produits des industries chimiques et des produits pharmaceutiques, ainsi que des matériaux plastiques.

Entre 2000 et 2018, le Luxembourg a investi pour plus de 13 milliards d’euros en Wallonie, ce qui a permis de créer près de 34 000 emplois. Quelque 40 000 citoyens belges traversent chaque jour la frontière pour venir travailler au Luxembourg.

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