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Vaccination : au tour des enfants


Le Dr Jean-Claude Schmit, le Dr Isabel De La Fuente Garcia et la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ont annoncé, hier, l’ouverture de la vaccination contre le covid aux enfants. (Photo : Alain Rischard)

Les enfants vulnérables âgés de 5 à 11 ans ainsi que ceux en contact régulier avec des personnes vulnérables peuvent désormais se faire vacciner volontairement.

À partir d’aujourd’hui, les enfants de 5 à 11 ans vulnérables (immunodépressifs, porteurs d’une maladie neurologique comme l’encéphalopathie, souffrant de graves problèmes cardiaques, respiratoires ou d’obésité), ou qui sont en contact régulier avec des personnes vulnérables, ont la possibilité d’être vaccinés contre le covid-19. L’ouverture de la vaccination aux enfants avait été décidée lors du Conseil de gouvernement du 10 décembre dernier, sur base de l’avis du Conseil supérieur des maladies infectieuses (CSMI).

La vaccination de ces enfants n’est pas obligatoire, mais basée sur le volontariat, et se fait sur prescription médicale. C’est en effet leur médecin ou pédiatre qui pourra les inscrire sur MyGuichet.lu, et une invitation par courrier postal leur sera ensuite envoyée.

Les enfants concernés recevront deux doses espacées de quatre semaines (28 jours) d’un vaccin pédiatrique, le Comirnaty de Pfizer-BioNTech – le seul autorisé à ce jour –, un vaccin plus faiblement dosé que celui pour les enfants de 12 ans et plus. «Seulement un tiers de la dose est administré», a souligné le Dr Isabel De La Fuente Garcia, pédiatre au CHL, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue lundi.

Pour tous les enfants en début d’année

Les premières doses de ce vaccin pédiatrique devraient arriver «très rapidement, probablement cette semaine». «Nous recevrons 18 000 doses, permettant de vacciner déjà 9 000 enfants, ce qui est bien supérieur au nombre d’enfants vulnérables que nous avons dans le pays : moins de 1 000. Mais comme la vaccination est aussi ouverte à ceux en contact avec des personnes vulnérables, un plus grand nombre sera concerné. Au total, il y a environ 45 000 enfants pour cette tranche d’âge au Luxembourg, mais d’autres vaccins sont prévus pour le début d’année», a indiqué le Dr De La Fuente Garcia.

Dans un deuxième temps en effet, la vaccination sera ouverte à tous les enfants âgés de 5 à 11 ans, mais les autorités souhaitent d’abord attendre la publication d’une étude sur les retours d’expérience de la vaccination des enfants aux États-Unis, dont la campagne a démarré en novembre et qui a permis à ce jour à plus de 5 millions d’enfants d’être vaccinés (dont 1,5 million totalement).

«Comme tout médicament, le vaccin peut avoir des effets secondaires, mais jusqu’à présent, ce n’est rien de grave : seulement des douleurs et de la fièvre. Toutefois, par mesure de précaution, nous attendons quelques semaines pour avoir le recul sur ces millions de vaccinés, même si on ne s’attend pas à avoir des effets négatifs à long terme.»

«On va diminuer le risque de progression du virus»

Au Luxembourg, selon les données du 12 novembre, 27,4 % des infections actives concernent les jeunes de 0 à 19 ans, dont 11 % chez les 5-9 ans. Depuis le début de la pandémie, sur 12 328 enfants (0-14 ans inclus) infectés par le covid-19, six enfants ont été hospitalisés en soins intensifs, ce qui représente 0,048 % des enfants infectés.

Les enfants étant moins impactés par le covid, il y a donc «moins de bénéfices directs» à leur vaccination comparée à celle des adultes, «ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bénéfices directs, il y a quand même eu des enfants en soins intensifs», insiste la pédiatre.

Par contre, le bénéfice indirect n’est pas négligeable, comme le note le Dr De La Fuente Garcia : «En vaccinant les enfants, on va diminuer le risque de progression et de transmission du virus dans toute la communauté. Et puis, on veut que les enfants puissent suivre une scolarité normale, sans interruption et reprendre pleinement leurs activités. Une minorité se fait peut-être entendre, mais en fait beaucoup de parents sont inquiets et souhaitent faire vacciner leurs enfants. Les enfants à partir de 7 ou 8 ans nous demandent eux-mêmes à être vaccinés, car ils ne veulent pas être dangereux pour les autres et souhaitent un retour à la vie normale.»

La liste des vulnérabilités est à retrouver sur le site sante.public.lu.

Tatiana Salvan

Un commentaire

  1. « vacciner » les enfants avec un produit dont les effets délétères de long terme sont totalement inconnus est tout simplement criminel.