La Bosnie va devenir le cinquième pays des Balkans occidentaux à se rapprocher de l’UE. Le processus s’éternise.
L’Ukraine a monopolisé les attentions en ce qui concerne les tractations, engagées à Bruxelles, sur l’élargissement de l’UE. Pourtant, le pays du président Zelensky n’est pas le seul à avoir placé de grandes attentes dans le sommet des chefs d’État et de gouvernement. Dès mercredi soir, un sommet UE-Balkans occidentaux a eu lieu à Bruxelles. Le processus d’élargissement vers cette région, théâtre de guerres de 1991 à 2001, est engagé depuis… 2000.
Au moins un de ces États de l’ex-Yougoslavie peut souffler. Un peu du moins. Le Conseil européen a, en effet, validé jeudi soir l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE avec la Bosnie-Herzégovine «dès que le degré nécessaire de conformité aux critères d’adhésion sera atteint». Derrière cette formulation technique se cache la nécessité de produire «des efforts supplémentaires», notamment dans le domaine constitutionnel. Un prochain point d’étape doit, a priori, être fait lors du sommet européen de mars prochain.
«Ne pas frustrer cette région»
«Nous devons très bien faire attention de ne pas frustrer la région. Les discussions sur l’adhésion durent depuis des décennies. Il est vrai que les pays candidats n’ont pas encore rempli toutes les conditions, mais nous devons aider ces États à mettre en œuvre les réformes nécessaires», met en garde le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden. «Nous ne pouvons pas décevoir l’espoir des citoyens des Balkans, dont beaucoup de jeunes, qui peuvent, eux aussi, mettre la pression sur leurs gouvernements respectifs», ajoute-t-il.
Luc Frieden n’a eu de cesse de rappeler lors de ce sommet européen le besoin «de prendre en considération le contexte géopolitique et géostratégique plus large» par rapport au processus d’élargissement de l’UE, y compris vers les Balkans occidentaux. «J’ai écouté mercredi soir les positions des pays candidats. Cela m’a rappelé le temps de l’élargissement vers l’Est en 2004, où l’objectif était déjà de garantir pour les décennies à venir la démocratie, la paix et la stabilité dans les pays concernés et sur l’ensemble du Vieux Continent», souligne le Premier ministre.
Des négociations d’adhésion sont en cours avec le Monténégro (depuis 2012), la Serbie (2014), la Macédoine du Nord (2020) et l’Albanie (2020). Ces quatre pays devraient donc être rejoints bientôt par la Bosnie. Le Kosovo demeure un «candidat potentiel» à l’adhésion.