Le Planning familial salue l’entrée en vigueur de la loi visant à faciliter la démarche des femmes qui optent pour une IVG. Mais il ne faudrait pas oublier l’éducation sexuelle.
Selon la nouvelle loi, il n’est plus nécessaire de constater une situation de détresse pour justifier une IVG. (Photo : archives LQ)
Parmi les nouveautés de l’année 2015 figure l’assouplissement de la législation sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Publiée le 22 décembre 2014 au Mémorial, la loi est désormais en vigueur. Rappel des principaux changements qu’elle introduit.
L’une des grandes modifications de la nouvelle loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est la suppression de la notion de situation de détresse qui, jusqu’à présent, devait être constatée pour justifier une IVG.
Autres nouveautés qui assouplissent l’ancienne législation : la deuxième consultation psychosociale devient facultative pour les femmes majeures, et la femme enceinte n’est plus dans l’obligation de confirmer par écrit sa détermination à procéder à l’avortement. Enfin, l’avortement est partiellement dépénalisé. Lorsque l’intervention est pratiquée avant la fin de la 12e semaine de grossesse, soit la 14e semaine d’aménorrhée, il n’y a pas infraction.
Adoptée le 2 décembre dernier à la Chambre des députés par 38 voix, la loi sur l’interruption volontaire de grossesse a été publiée le 22 décembre dernier au Mémorial. Près de deux ans, jour pour jour, après la réforme de la législation sur l’IVG, la nouvelle loi entre donc en vigueur. Pour rappel, en 2012, la réforme de la législation sur l’avortement avait été adoptée le 22 novembre 2012 par les députés et publiée au Mémorial le 21 décembre. Trois jours après sa publication au Mémorial, le journal officiel du Grand-Duché de Luxembourg, la loi entre en vigueur et devient obligatoire.
Le jour du vote du projet de loi, le 2 décembre 2014, opposants et partisans s’étaient donné rendez-vous devant la Chambre des députés. Alors que l’initiative « Pour la vie naissante » qualifiait la sortie de l’avortement du code pénal d’«épouvantable», le collectif « Si je veux » se disait satisfait du nouveau texte de loi qui respecte l’autodétermination de la femme.
Contactée hier par Le Quotidien, Danielle Igniti, la présidente du Planning familial, souligne que « le plus important dans cette loi est de l’ordre du symbolique et de la liberté de la femme ». Elle ajoute : « C’est une loi libérale qui n’oblige plus à avoir une raison précise pour subir un avortement. On n’a pas besoin de raconter des histoires. »
> « Une belle loi, mais cela ne doit pas s’arrêter là »
Avec la nouvelle loi, la seconde consultation n’est plus obligatoire. « C’est une libération, car ce n’est plus nécessaire de la faire. Pour les femmes, c’est moins contraignant, note Danielle Igniti. Mais c’est aussi moins de travail, moins de paperasse. » Même si elle qualifie la nouvelle loi de « beaucoup plus légère et moins traumatisante pour les femmes qu’auparavant », elle souligne encore que l’idée est d’avoir le moins d’IVG possibles.
Le Planning familial est pour une meilleure politique d’information et d’éducation sexuelle. « On a toujours dit qu’avec la nouvelle loi, il faudrait des mesures complémentaires. J’ai un peu peur qu’on n’y mette pas les moyens. Car là, on est dans une phase d’épargne généralisée », ajoute Danielle Igniti.
« On a maintenant une belle loi, une loi super libérale comme nos voisins, mais cela ne doit pas s’arrêter là », conclut la présidente du Planning familial.
De notre journaliste Fabienne Armborst