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Une femme sur trois battue


Une étude scientifique sur les causes de la violence domestique a été présentée hier. Menée de 2012 à 2014, elle se penche sur un fléau qui touche toutes les couches sociales.

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Violences physiques, mais aussi verbales et psychologiques : la violence domestique peut prendre une multitude de visages, du plus flagrant au plus subtile et vicieux. (Photos : archives LQ/Pierre Matge)

Les violences domestiques constituent un problème de santé publique très « complexe », a insisté la ministre de l’Égalité des chances et de la Santé, Lydia Mutsch. Et certainement un fléau sociétal vieux comme la nuit des temps, à en croire l’expression latine « Qui bene amat, bene castigat », qui signifie littéralement « qui aime bien châtie bien ».

Une violence domestique qui fait en effet partie intégrante de nombreuses cultures et langages, dans des versions plus ou moins similaires. On retrouve par exemple, dans la langue de Goethe, un proverbe plutôt bien ancré, car tiré d’une citation de la Bible : « Wer sein Kind liebt, der schlägt es » (qui aime son enfant lui donne des coups). En russe on dira plutôt « qui j’aime, je le frappe », alors que l’expression polonaise « dzieci trzeba trzymac krótko » veut que l’on « tienne les enfants la main haute ».

Un fléau qui affecte donc aussi bien les relations de couple que les relations parents-enfant, et qui semble généralisé, toutes les couches sociales étant touchées. Cela étant, une nette tendance se dégage au niveau du genre. « Environ 92% des victimes sont de sexe féminin », a souligné la ministre Lydia Mutsch.

Un constat qui est également fait dans une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2005 relative à la santé des femmes et à la violence domestique à l’égard de celles-ci.

> Les femmes sont les plus exposées

Selon la même source, les violences conjugales et violences faites aux femme demeurent à un niveau « inacceptable » (2013). Ainsi, une femme sur trois a été victime de violence domestique dans le monde.

Ceci dit, le phénomène n’est plus exclusivement calqué sur le cliché d’hommes machistes et misogynes frappant leur femme après avoir trop bu. Les auteurs de violences, tout comme les victimes, évoluent en même temps que la société. D’où l’intérêt de l’étude réalisée au département de santé publique du Luxembourg Institute of Health.

De notre journaliste Claude Damiani

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