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Un discours musclé du LCGB à Wiltz pour la fête du travail


Les membres et les sympathisants du LCGB étaient nombreux, dimanche dans les rues de Wiltz. (Photo : Editpress)

Dimanche, à Wiltz, lors de la célébration de la fête du Travail par le LCGB, son président, Patrick Dury, a tenu un discours musclé, chargeant, entre autres, le gouvernement.

Le président du syndicat chrétien a plaidé pour une Europe «forte et solidaire». Outre le gouvernement, le patronat et l’OGBL en ont aussi pris pour leur grade. Ce dernier a été qualifié de «syndicat gouvernemental».

Le ciel gris et les températures glaciales dignes d’un mois de février n’ont pas découragé, dimanche matin, les 700 sympathisants du syndicat chrétien qui ont défilé dans les rues de Wiltz.

Une fois arrivés dans l’amphithéâtre du château, ils ont prêté attention au discours de leur président national, Patrick Dury. Une allocution très forte dans laquelle plusieurs thèmes ont été abordés et surtout, quelques personnages de la vie politique et syndicale en ont pris pour leur grade. Le président du LCGB a répété plusieurs fois que l’être humain devait être au centre de l’action (NDLR : en référence au slogan du syndicat, «De Mënsch am Mëttelpunkt»).

Pour une Europe forte et unie

«Notre économie doit tout de même placer l’être humain au centre», a clamé Patrick Dury évoquant l’idée d’une entreprise performante qui permettrait au salarié «de se sentir à l’aise, de s’épanouir et de contribuer, à l’aide de son travail, au développement positif». Le patron du syndicat chrétien a estimé que toute l’économie luxembourgeoise devait «respecter ce principe».

Évoquant les guerres, la crise migratoire en Europe et l’intégration des migrants dans les sociétés européennes, le chef du LCGB a clairement indiqué qu’il était «dans notre intérêt personnel et fondamental d’offrir des moyens d’existence à toutes ces jeunes familles». Selon lui, l’Europe a toutefois besoin «de programmes d’intégration performants» et «d’initiatives rigoureuses» qui pourront offrir aux migrants «une place au sein de notre société». L’évocation des attentats de Paris du 13 novembre 2015 et de ceux de Bruxelles du 22 mars dernier ont amené le leader syndical à affirmer haut et fort que «le LCGB s’engage clairement pour une Union forte, une Europe unie».

Concernant la situation du Luxembourg, Patrick Dury a rappelé que le chômage au Grand-Duché a «quasiment doublé ces dix dernières années». Et que «l’évolution légèrement positive enregistrée l’année passée et récemment ne peut pas masquer le caractère structurel du chômage au Luxembourg».

« La ministre ne connaît pas son projet de loi »

Au sujet de la politique familiale, la ministre Corinne Cahen n’a pas été épargnée. Le patron du LCGB n’a pas hésité à affirmer qu’au Luxembourg «la ministre compétente ne connaît même pas son propre projet de loi». Il a même demandé aux ministres du gouvernement Bettel «d’arrêter le clientélisme». «Occupez-vous enfin des intérêts des salariés et des retraités», a-t-il appuyé. Revenant sur la quadripartite santé, le chef du LCGB a réclamé des améliorations «conséquentes» au niveau des prestations de l’assurance maladie, notamment au niveau des soins dentaires, des lunettes et de la médecine complémentaire. Dans sa lancée, le LCGB a demandé au patronat, l’autre partenaire de la tripartite, d’assumer sa «responsabilité sociale» et de s’impliquer davantage dans la lutte contre le chômage.

Sans nommer directement son concurrent l’OGBL, Patrick Dury a estimé que «nous (NDLR : le LCGB) n’avons pas besoin de syndicats gouvernementaux, qui ne tardent pas à devenir très dociles, une fois qu’ils estiment avoir tout reçu ou qu’une série de marchandages leur ont permis d’assouvir leurs propres intérêts». À bon entendeur…

Aude Forestier