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Un chanson contre la démence


Serge Tonnar et les interprètes des chœurs du projet Bonjour et Awuer-Demenz ass Keen Tabu. (Photo : François Aussems)

Dans le cadre de la campagne de lutte contre la démence des personnes âgées, une chanson et un clip sont en préparation. Les interprètes? Serge Tonnar, entouré de malades.

Ils étaient 150, samedi, à avoir répondu présent à l’appel du compositeur et interprète Serge Tonnar, à l’abbaye de Neumünster, pour enregistrer les chœurs de la chanson composée dans le cadre du plan d’action national contre la démence, Bonjour et Awuer-Demenz ass Keen Tabu.

Depuis un an, Serge Tonnar prépare cette chanson, qui devra être mixée au plus tard le 21 septembre, date de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. Alors, depuis deux mois, les choses se sont accélérées. «J’ai rencontré des malades à la Maison de séjour et de soin Beim Goldknapp et nous avons commencé à travailler ensemble», raconte le compositeur. Une rencontre provoquée par le ministère de la Famille, qui a pris contact avec lui pour composer un morceau. «C’est une très belle expérience, que j’ai préparée en rendant des visites régulières aux malades qui chantent avec moi», confie-t-il. Avant de se lancer dans l’enregistrement, il a ainsi participé à leur quotidien, leurs sorties et a pu constater que «la musique est inscrite en eux. Les vieilles chansons de leur jeunesse, ils ne les ont pas oubliées.»

Une aventure qui est également immortalisée par le réalisateur Jacques Molitor (Mammejong), en charge de tourner le clip et de préparer un documentaire sur cette drôle d’expérience. «C’était intéressant de voir Serge travailler avec eux, sa patience, son attention. Il ne tombait jamais dans le pathos. Et ça fonctionne.»

Le résultat dévoilé le 19 septembre

La preuve, soignants et familles se sont pris au jeu. Samedi, ils étaient 150 à l’abbaye de Neumünster pour enregistrer les chœurs de la chanson. Et c’est dans la joie que cette séquence a été exécutée. «Chanter avec des personnes touchées par Alzheimer, c’est un peu comme travailler avec quelqu’un qui n’a pas d’expérience. Il faut faire plusieurs prises mais, au final, elles ont apporté des choses que je n’attendais pas», analyse Serge Tonnar.

À tel point qu’il a souvent oublié les malades pour se concentrer sur l’aspect artistique. «On les laisse faire et on voit où ça va, remarque Jacques Molitor. C’est un peu ce qu’on pourra constater dans le documentaire. J’espère qu’on y verra aussi ces moments où ils sont totalement absents et où ils se réveillent tout à coup.» Un réveil par l’art qui a eu lieu en luxembourgeois, langue la plus évidente pour une telle création. «J’écris d’ordinaire en luxembourgeois et, avec de tels interprètes, il fallait parler au cœur», continue Serge Tonnar.

Le résultat final sera mis à la disposition de tous sur internet et Youtube et sera distribué sur clef USB lors de la Memory Walk, organisée cette année le 19 septembre, à Luxembourg. En attendant cette date, il faut terminer le projet. «Demain, nous tournons une séquence du clip dans une maison de Wellenstein, puis fin août, la dernière séquence sur un manège», conclut Jacques Molitor. La course contre la montre n’est donc pas terminée, mais les deux artistes sont confiants. Tout sera prêt à temps. Ce temps qui fait tant de dégâts, mais que la musique sait faire oublier.

Christophe Chohin

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