Le cancer colorectal ne provoque des symptômes que tardivement. À l’occasion du mois bleu, l’accent est mis sur un dépistage précoce.
Ce n’est pas un sujet très sexy, pourtant il est impératif d’en parler, le cancer colorectal doit être dépisté à temps pour pouvoir être soigné.
Ce mois est traditionnellement appelé «mars bleu», car il est dédié à sa prévention.
Ce cancer est très fréquent, essentiellement chez les personnes de plus de 50 ans. Il atteint les hommes plus que les femmes et reste longtemps silencieux. Quand les symptômes apparaissent, c’est qu’il est déjà tard. Il peut alors y avoir du sang dans les selles, des changements dans la consistance et la fréquence des selles ou des douleurs abdominales. Les traitements utilisés sont alors lourds et le pourcentage de survie diminue grandement. D’où l’importance de se faire dépister même s’il n’y a encore aucune gêne.
Le mois de «mars bleu» met en avant les actions qui visent à réduire l’impact de ce cancer, comme le Programme de dépistage organisé du cancer colorectal. «La participation au programme de dépistage est vivement recommandée, car il permet de détecter précocement la maladie et de donner de meilleures chances au traitement», insiste la ministre de la Santé, Paulette Lenert.
Ce programme s’adresse aux personnes âgées de 55 à 74 ans, qui sont invitées par courrier à effectuer, à domicile, un prélèvement de selles pour une analyse nommée Test FIT. Ce n’est pas glamour, mais c’est simple. Ce test peut être commandé par internet ou par téléphone, ou peut être retiré sur place dans un des centres de prélèvements des laboratoires participant au programme. Les frais de ce test sont entièrement pris en charge par la direction de la Santé.
Dans neuf cas sur dix, le résultat du test est normal. Dans ce cas, il est important de répéter le test de dépistage à intervalles réguliers; une invitation est envoyée tous les deux ans aux personnes concernées pour qu’elles puissent participer de façon régulière à ce programme.
90 % de guérison à un stade précoce
Lorsque le résultat du test est positif, le médecin traitant qui effectue le suivi conseille généralement une coloscopie de diagnostic. Cet examen, effectué par un gastroentérologue agréé par le programme, est pris en charge à 100 % par la CNS. Le résultat de la coloscopie peut être normal, ou révéler un polype, un cancer ou une autre maladie de l’intestin. Détecté à un stade précoce, le cancer du colon nécessite un traitement moins lourd et bénéficie de plus de 90 % de chances de guérison.
Entre 2000 et 2009, le cancer du colorectal représentait presque 14 % des tumeurs malignes chez les hommes au Luxembourg. C’est le deuxième cancer le plus fréquent
Les sel nitrités mis en cause
À l’occasion du mois de mars bleu, le député déi greng Marc Hansen a interpellé la ministre de la Santé. Il rappelle qu’en 2015 «le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la charcuterie comme « cancérigène avéré pour l’homme« en s’appuyant sur des preuves suffisantes concernant le cancer colorectal. La cancérogénicité est notamment attribuée aux nitrites et nitrates ajoutés dans la charcuterie afin d’allonger leur durée de conservation et d’éviter l’oxydation».
Si en France les réflexions concernant une interdiction progressive d’ici à 2025 ont été lancées via un rapport parlementaire de l’Assemblée nationale, ce n’est pas le cas au Grand-Duché.
«La ministre de la Santé affirme ne pas vouloir mener des réflexions sur une interdiction des sels nitrités dans la charcuterie au niveau national et appliquer simplement les nouvelles limites maximales décidées au niveau européen», poursuit le député. Une réaction qui l’interroge. Dans ce contexte, comment sensibiliser les consommateurs et en particulier les parents d’enfants, sur les effets cancérigènes de sels nitrités?» Il demande aussi dans une question parlementaire comment les entreprises alimentaires peuvent-elles être sensibilisées aux produits mis en cause pour les remplacer par des alternatives non cancérigènes.
Le Relais pour la vie, en version virtuelle
Le week-end des 26 et 27 mars aura lieu la 17e édition du Relais pour la vie. Un grand évènement de solidarité envers les patients atteints de cancer qui est organisé par la Fondation Cancer. Ensemble et connectés sera de nouveau le mot d’ordre cette année.
Au vu de la situation sanitaire actuelle, cette édition se déroulera sous format virtuel. Les équipes inscrites vont marcher, courir ou pédaler à l’heure qu’elles le souhaitent et à l’endroit de leur choix (bois, quartier, entreprise, école) en cumulant un total de 24 heures durant le week-end. Le nombre des équipes ainsi que le nombre de participants par équipe est illimité. Les frais d’inscription sont de 15 euros par personne. Le capitaine d’une équipe a la possibilité d’inscrire tous les membres de son équipe et de payer la totalité des frais d’inscription ou d’inviter les membres pour qu’ils règlent eux-mêmes les frais d’inscription. Les équipes vont s’inscrire dans six catégories : entreprises, écoles, sympathisants, pays, association et profession de santé. Une fois inscrite, chaque équipe créera sa page de récolte de fonds. L’équipe qui récoltera le plus de dons dans sa catégorie gagnera le Trophée de l’espoir.
Les inscriptions sont ouvertes sur https://www.relaispourlavie.lu.
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Audrey Libiez