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La forêt souffre, il faut la soigner pour durer


Sécheresse, parasites ou encore incendies… La forêt se porte plutôt mal au Grand-Duché comme le révèle le dernier inventaire phytosanitaire. (Photo : le quotidien)

L’inventaire phytosanitaire de nos forêts révèle que les arbres sont dans un mauvais état général. Le dernier été pluvieux pourrait améliorer la situation, mais il faut s’adapter au changement climatique.

La forêt continue de souffrir en silence et c’est l’inventaire phytosanitaire 2021 qui vient le rappeler. Quelque 1 200 arbres ont été analysés sur 50 emplacements répartis sur l’ensemble de la forêt du Grand-Duché et les cinq experts en charge de cette observation notent que l’état de santé des forêts, qui s’est fortement dégradé à partir de 2019, commence à se résorber très légèrement en 2021.

Les périodes de sécheresse et de forte chaleur au cours des saisons estivales de 2018 à 2021 et des hivers peu pluvieux n’ont causé des dommages aux arbres dont 51,3 % sont «nettement ou fortement» endommagés contre 16,08 % seulement qui sont entièrement sains. Le tiers des arbres restants sont «légèrement endommagés».

La situation pourrait s’améliorer en 2022 à la suite de l’été plutôt humide de 2021. C’est à espérer pour des essences comme le hêtre dont l’état de santé est particulièrement préoccupant et continue de se dégrader.  Seul 1,4 % des hêtres sont sans dégâts. Les arbres dépérissant et morts, augmente de 60 % par rapport à 2020, c’est-à-dire de 12 % à 19 % sur le total des hêtres observés. «La réaction différée des hêtres aux perturbations climatiques des années 2018-2020 n’est donc pas encore terminée», prévient le ministère de l’Environnement.

La proportion de résineux sans dommage a légèrement augmenté et retrouvé son niveau de 2020 avec 35,30 %. La tendance selon laquelle plus du tiers des résineux sont en mauvais état s’est confirmée en 2021.

Aider les propriétaires

Face à cet inventaire qui montre l’étendue du désastre,  «une gestion forestière proche de la nature n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui», insiste le ministère. La majeure partie de la forêt luxembourgeoise, 55 %, appartient à des personnes privées, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays, et le gouvernement entend les soutenir. Le changement climatique les oblige à s’adapter pour gérer leurs forêts de façon durable «en améliorant son capital économique et écologique par les investissements adéquats».

Plusieurs instruments sont proposés. Dans le cadre du plan national Énergie/Climat, des aides permettent de protéger l’écosystème forestier tout en assurant un approvisionnement en bois durable et de s’adapter au changement climatique. Le programme Klimabonus valorise ainsi par une prime de base la mise en œuvre d’une sylviculture proche de la nature. En 2021, 299 dossiers ont été traités pour une surface d’environ 5 000 hectares dont 3 000 en zone protégée.

Un règlement grand-ducal, en cours de publication, incite les propriétaires forestiers à continuer à améliorer et à renforcer tous les écosystèmes forestiers pour les rendre plus résilients et à assurer le transfert de connaissances en matière sylvicole et biologique.

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