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Toujours moins de sport à l’école : les profs montent au créneau


Les professeurs de sport regrettent que les jeunes n'aient pas plus accès à des occasions de faire du sport. (photo Isabella Finzi)

L’Association des professeurs de sport (APEP) fustige la politique du ministère des Sports qui ne ferait rien de bien concret pour inciter les jeunes à l’activité physique.

Après une lettre ouverte adressée au ministre des Sports, l’APEP a présenté vendredi à la presse ses revendications quant au manque d’activité physique et sportive des jeunes. Un manque de volonté de la part du ministère, d’après les professeurs de sport.

Le programme gouvernemental stipule que le sport doit être renforcé à l’école, un vœu pieux qu’attend toujours de voir réaliser l’APEP  : « Nous sommes déçus car nous ne voyons aucun signal pour que cela se réalise », explique Yann Schneider, secrétaire de l’association. Dans les maisons relais, les crèches, bref toutes les institutions qui accueillent les enfants en dehors de l’école même, un programme a été mis en place pour promouvoir le sport.

Si l’APEP salue cette initiative et encourage tout ce qui peut pousser les jeunes à faire une activité physique et sportive, les professeurs se demandent qui dirige ces activités  : « Qui s’en occupe? Les éducateurs ne sont pas formés, le Service national de la jeunesse (SNJ) est de bonne volonté mais là encore la question de la formation se pose. Le directeur, Georges Metz, a demandé à ce qu’un groupe de travail se mette en place et nous serons impliqués, cela va donc dans la bonne direction de ce côté-là », poursuit Yann Schneider.

Pour ce qui est de l’école à proprement parler, l’APEP regrette que le nombre d’heures de sport enseignées à l’école reste très bas, « C’est simple  : de la 3e à la 1ère , les élèves ont seulement une heure par semaine. C’est vraiment une heure alibi qui ne sert en réalité à rien, nous ne pouvons rien transmettre aux élèves avec juste une heure par semaine. » Pour ce qui est des écoles fondamentales, les enseignants ne sont pas forcément bien formés non plus, « il faudrait un meilleur encadrement » d’après le secrétaire de l’APEP.

Hausse de l’obésité chez les jeunes

Des études ont été réalisées notamment en 2006, puis en 2010 sur la motricité des enfants, et les résultats sont pour le moins décevants  : « Ce sont les filles autour de 15  ans du régime préparatoire qui bougent le moins. C’est vraiment dommage car cela équivaut à une hausse de l’obésité chez ces jeunes, et donc à des problèmes de santé quand ils seront plus âgés. Il y a bien le programme « Mangez, bougez » orchestré par plusieurs ministères, mais il n’y a pas de vraie mesure de prise. Il y a des fruits disponibles dans les établissements scolaires, ça c’est très bien, mais c’est bien la seule mesure concrète que nous relevons .»

Il existe bien sûr des activités extrascolaires proposées, mais la plupart des écoles donnent le choix aux élèves de rentrer à la maison, ce qui n’aide pas. Cependant, quelques communes proposent une série d’activités sportives, des initiatives locales qui devraient interpeller le ministère explique Yann Schneider  : « Il y a des communes comme Redange ou Mersch qui proposent des activités pour les enfants après l’école, mais cela dépend de la bonne volonté de la commune. Il nous semblerait bon que le ministère s’inspire de ces initiatives pour que les enfants aient un même accès sur le territoire national. Un confrère vit à Roodt-sur-Syre et le moins qu’on puisse dire, c’est que la commune traîne des pieds pour proposer des activités aux enfants. On en vient donc à se demander si le ministère des Sports a assez de ressources pour aller au-delà du sport de compétition. »

Audrey Somnard