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Tiques : le Grand-Duché s’attaque à la maladie de Lyme


Un dépliant et un clip en ligne sur le site tiques.lu informe les citoyens sur les risques à ne pas prendre (photo Hervé Montaigu)

Le gouvernement vient de lancer une campagne d’information pour sensibiliser le public aux risques liés aux morsures de tiques, vecteurs de maladies.

Il y a trois mois, un débat a eu lieu à la Chambre des députés après une pétition lancée par une patiente atteinte de la maladie de Lyme.

Les tiques appartiennent à la famille des acariens. La première partie de leur vie, elles la passent au sol, jusqu’au jour où elles s’ancrent dans la peau de l’homme ou d’un animal dont elles sucent le sang, souvent en lui transmettant au passage virus ou bactéries, donc des maladies dont le nombre est en augmentation depuis quelques années dans l’ensemble de l’hémisphère nord. Parmi ces «maladies vectorielles à tiques» (dont les tiques sont le vecteur), la plus connue est la borréliose de Lyme, dont l’agent est bactérien. Mais il y a aussi parmi les maladies virales la méningo-encéphalite à tiques (MET).

Après la pétition lancée par une patiente atteinte de la maladie de Lyme et le débat public avec le ministère de la Santé et celui de la Sécurité sociale, le gouvernement a donc décidé d’agir et de mettre en place une campagne d’information et de sensibilisation, intitulée «Attention aux tiques! Comment se protéger?».

«Le risque, bien que connu, est sous-évalué», a estimé, vendredi, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch. À travers cette campagne, son ministère espère donc sensibiliser un large public aux moyens de protection contre les morsure des tiques et aux saisons à risque, dont celle en cours, en raison de l’ «hiver doux» et du «printemps précoce» que nous sommes en train de vivre, où les tiques trouvent des lieux de vie idéaux pour guetter leurs proies, installées dans les feuillages, les herbes hautes, la broussaille, les chemins de campagne ou encore à la lisière des forêts. Rien qu’au Luxembourg, près d’une centaine de cas suspects de borréliose sont détectés tous les ans. Parmi la population de tiques, environ 16  % sont porteuses de maladies.

Dans le cas de la borréliose, les bactéries vivent dans les entrailles des tiques qui les déchargent dans le sang de leur hôte. Pour les détecter, il faut effectuer des tests sérologiques et traiter l’infection avec des antibiotiques, très utiles en début de maladie. L’important étant de «réagir vite» , réflexe que Lydia Mutsch voudrait voir se généraliser au sein de la population. Le plus grand danger étant l’attente et le diagnostic tardif.

Aucun vaccin contre la borréliose de Lyme

Si la borréliose disparaît au bout de deux à 30  jours, il arrive toutefois que la personne touchée développe ultérieurement une fièvre, des douleurs articulaires ou encore, dans le pire des cas, des problèmes cardiaques. À l’heure actuelle, il n’existe pas de vaccin contre la borréliose de Lyme. Comme le sait la ministre de la Santé, un groupe de chercheurs du Luxembourg Institute of Health (LIH) travaille actuellement à recenser les personnes mordues par une tique au Luxembourg, dans le but d’améliorer les tests de dépistage.

Au Luxembourg, la maladie de Lyme est une maladie «à déclaration obligatoire», a précisé la ministre de la Santé, vendredi. Comme ces déclarations feraient souvent «défaut», un avant-projet de loi sera soumis au Conseil de gouvernement sous peu.

Frédéric Braun

Comment se protéger

–  éviter les zones à risque

–  porter des vêtements longs,

couvrant et clairs

–  appliquer un répulsif contre les tiques sur la peau et les vêtements

–  vigilance accrue au printemps et en automne

–  examiner le corps (creux des coudes, genoux, nuque, dos, cuir chevelu, derrière les oreilles, zones chaudes)

En cas de morsure  :

–  arracher la tique en l’attrappant à sa base, pour la tirer délicatement vers le haut, sans la casser, avec un mouvement de torsion

–  désinfecter l’endroit

–  en cas de syndrome grippal dans les semaines suivantes ou de plaque rouge, consulter un médecin