La réforme du temps de travail avec à la clé une plus grande flexibilité pour les patrons et plus de jours de congé pour les salariés a toujours autant de mal à passer au sein du camp patronal.
Mardi, la Fédération des artisans avait réuni une centaine de patrons pour faire le point. Le constat était sans appel : le camp patronal se sent toujours trahi par le gouvernement. «Il ne s’agit pas de la flexibilisation qu’on nous avait promise», ont clamé les patrons présents, qui ne voient aucune amélioration dans le modèle choisi par le gouvernement.
D’autres propos ont été tenus par la Fédération des artisans. L’OGBL s’insurge ainsi dans un communiqué contre les «affirmations sans objet» formulées sur les ondes de RTL Radio. Dans une lettre ouverte, le président du premier syndicat du pays épingle des phrases comme «L’OGBL est un incendiaire» ou «L’OGBL ne veut pas la paix dans les entreprises». Pour André Roeltgen, il s’agit d’«allégations qui manquent totalement de fondement et que l’OGBL conteste avec la plus grande fermeté».
«Des déclarations antisyndicales»
Dans sa lettre de trois pages, le président défend le rôle joué par l’OGBL pour protéger les intérêts des salariés. Le seul intérêt du camp patronal aurait été d’obtenir une plus grande flexibilité sans aucune contrepartie pour les salariés. Cela aurait encore creusé les inégalités, souligne André Roeltgen.
«Le président de la Fédération des artisans s’est laissé emporter à des propos irréfléchis. Ses déclarations sont profondément antisyndicales et mettent en question le droit de l’OGBL de s’engager pour une loi sur le temps du travail qui répond aux intérêts des salariés du Luxembourg d’avoir une bonne organisation du temps de travail et en même temps un meilleur aménagement de leur temps de vie. Avec de telles sorties, on se positionne contre le dialogue social au Luxembourg», clame le président de l’OGBL.
«Le gouvernement a pris une décision, qui mérite le respect de tous les partis impliqués. Il ne s’agit nullement d’une décision qui ait été dictée par l’OGBL», conclut André Roeltgen.
Le Quotidien