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Tant que la guerre continue, les réfugiés syriens restent au Luxembourg


Des enfants face à un immeuble détruit par un raid à Arbin, dans la Ghouta orientale où l'armée syrienne mène des attaques meurtrières. (Photo: AFP)

Si la guerre contre l’État islamique semble gagnée en Syrie, le conflit se poursuit entre forces gouvernementales et milices rebelles. Il n’est donc pas question pour l’instant de renvoyer les réfugiés syriens dans leur pays.

Constatant que les présidents français, russes et américains ont annoncé que la guerre contre l’État islamique en Syrie était gagnée, le député ADR Fernand Kartheiser interpelle le ministre des Affaires étrangères sur le retour dans leur pays des Syriens ayant obtenu l’asile au Luxembourg. Dans sa question parlementaire à Jean Asselborn, l’élu suggère que les réfugiés syriens seraient plus utiles dans leur pays afin de participer à sa reconstruction.

Mais Fernand Kartheiser, peu favorable à la politique d’ouverture du Luxembourg à l’égard des réfugiés de guerre, est visiblement mal informé sur le développement du conflit opposant toujours les troupes loyales à Bachar al-Assad aux groupes rebelles, Armée syrienne libre (ASL) et milices islamistes parfois proches d’Al Qaïda.

Pas de stabilisation en vue

Plus au fait de la situation sur le terrain, le chef de la diplomatie luxembourgeoise constate que «la guerre en Syrie n’est pas terminée», précisant que pour la seule année 2017 le bilan du conflit se monte à 40 000 morts. Une stabilisation de la situation n’étant pas en vue, le retour des réfugiés syriens vers leur pays n’est pas envisageable, tranche Jean Asselborn. Un retour automatique des réfugiés est totalement exclu, appuie le ministre qui rappelle au député souverainiste que chaque demandeur d’asile est soumis à un examen individuel de son dossier.

De ce fait, conclut le chef de la diplomatie luxembourgeoise, le Grand-Duché va poursuivre son aide aux réfugiés présents dans le pays et prolonger sa politique de regroupement familial en faveur des Syriens ayant fui le conflit.

340 000 morts depuis 2011

Alors que le gros des troupes de l’État islamique a été défait, des groupes de jihadistes se réclamant du califat subsistent dans certaines parties du pays. L’armée de Bachar al-Assad a en outre lancé une vaste offensive contre la Ghouta orientale, près de Damas, et dans la région d’Idleb. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 37 civils ont péri depuis lundi dans des raids aériens du régime.

Le conflit s’est en outre envenimé depuis le début de l’opération « Rameau d’olivier », lancée il y a 10 jours par l’armée turque contre le nord-est de la Syrie, territoire aux mains des milices kurdes de l’YPG. Selon l’OSDH, 85 combattants kurdes ont été tués, tandis que 81 rebelles pro-Ankara ont péri dans les combats. Les civils ont également payé un lourd tribut, et 67 personnes dont 20 enfants ont été tués dans des bombardements turcs depuis le lancement de l’opération, d’après la même source.

Le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait plus de 340 000 morts.

F.G./Le Quotidien

 

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