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Sommet européen : Bettel ne veut pas investir dans l’armement


Xavier Bettel a croisé le président de la Commission européen, Jean-Claude Juncker et le nouveau président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, avant le début du sommet européen, qui malgré la nouvelle formule a joué les prolongations jeudi soir. (photo SIP/Thierry Monasse)

Jeudi, à son arrivée au sommet de Bruxelles, le Premier ministre luxembourgeois a déclaré qu’il était sceptique sur la question de la défense et pas disposé à consacrer 2 % du PIB à l’effort national de défense.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait prévu de s’adresser à la presse pour faire le point de ce sommet en fin de journée, vers 19h. Mais à cette heure-ci, seul le point concernant la question ukrainienne avait été évacué. Les chefs d’État et de gouvernement devaient encore se pencher sur la défense, les migrations et l’accord avec la Turquie concernant les réfugiés. Autant dire que la soirée s’annonçait longue d’autant qu’elle comprenait également un dîner informel qui était consacré au Brexit.

Mais en arrivant à Bruxelles, Xavier Bettel a livré quelques observations et commentaires aux journalistes qui l’attendaient micros tendus. Sur le Brexit, le Premier ministre a rappelé que les 27 attendaient le déclenchement de la procédure via l’article 50 du traité de Lisbonne et ce n’est qu’à partir de cet instant que les négociations pourront commencer. «Il y a des conditions, on doit les respecter», a-t-il indiqué. Rien de neuf.

Turquie : «Ce serait une erreur de rompre»

Sur le front migratoire, Xavier Bettel a rappelé l’importance de la poursuite du pacte UE-Turquie conclu en mars, qui a permis de réduire sensiblement les arrivées de migrants en Grèce par la mer Égée. Il a surtout souligné la position du Luxembourg qui refuse de fermer la porte au nez des Turcs. «Vous savez que la position de mon gouvernement est la suivante : les liens que nous avons avec la Turquie doivent perdurer car c’est le seul moyen de pouvoir discuter. Ce serait une erreur de rompre ce lien. Nous condamnons ce qui se passe en Turquie mais nous avons un accord avec ce pays», a-t-il poursuivi. «Mais cela ne met pas en sourdine les obligations que la Turquie doit respecter si elle veut un jour devenir membre de l’UE», a conclu le Premier ministre sur ce point.

Autre point à l’ordre du jour : l’accord d’association UE-Ukraine, bloqué par un référendum néerlandais. Les Pays-Bas sont le seul pays à ne pas l’avoir ratifié. Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, demande des garanties de non-adhésion de l’Ukraine à l’UE. «Nous trouverons un accord», avait dit Xavier Bettel à son arrivée à Bruxelles et il avait raison. Mais la discussion a été longue. «On peut vivre avec cet accord», a déclaré Xavier Bettel qui n’a pas voulu parler de future adhésion. «C’est un voisin avec qui on peut travailler, mais avant d’agrandir l’Union européenne il faut d’abord arranger les choses à 27. Si on est à 35 demain, ce n’est pas le meilleur signal à envoyer.»

En revanche, il a redit une fois encore son opposition à organiser des référendums nationaux sur des accords multilatéraux.

Le Premier ministre a un avis très tranché sur la question de la défense. Les propositions franco-allemandes visent la mise en place d’un dispositif permanent de planification et de conduite d’opérations civiles et militaires et une hausse des moyens financiers consacrés à l’armement. Les pays européens devront consacrer 2 % de leur PIB à l’effort national de défense. «Je suis très sceptique!», a lâché Xavier Bettel à son arrivée. «Nous avons une politique qui investit dans le social et pas dans les armes», a rappelé le Premier ministre, qui donnera du fil à retordre au tandem franco-allemand.

A Bruxelles, Geneviève Montaigu

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