Dans une réponse à une question parlementaire, le gouvernement explique comment il se prépare à l’éventualité d’une nouvelle vague épidémique.
Le pays peut-il éviter une nouvelle vague d’infections ? Tandis que la dernière rétrospective publiée par le gouvernement pour la semaine du 26 juillet au 1er août fait à nouveau état d’une baisse du nombre de personnes testées positives au Covid-19 (439 cas recensés, soit 22% de moins que la semaine précédente – un chiffre en baisse pour la quatrième semaine consécutive), nombre de scientifiques mettent toutefois en garde contre le risque d’une quatrième vague pandémique à l’automne.
«Un certain niveau de contrôle de l’épidémie pourrait être nécessaire cet automne», estime ainsi l’Institut Pasteur, le centre de recherche biomédicale international basé à Paris, indiquant qu’«un pic d’hospitalisations important est possible en l’absence de toute mesure de contrôle de l’épidémie». Parmi ces mesures figure notamment la vaccination.
Le rebond est d’autant plus plausible que le variant Delta, très contagieux (trois fois plus que la souche originelle du Covid) est de plus en plus répandu en Europe. Il s’avère déjà être à l’origine des deux tiers des nouvelles infections au Grand-Duché. Dans son dernier rapport publié vendredi, le Laboratoire national de santé (LNS) fait ainsi état, pour la semaine 19 au 25 juillet, de 76,7% de nouvelles infections dues au variant Delta.
Faut-il alors prendre des mesures plus strictes pour éviter un autre confinement à la fin de l’été ? Comment comptent s’organiser les autorités de santé ? C’est là l’objet d’une question parlementaire soulevée par les députés DP André Bauler et Carole Kaufmann, à laquelle ont répondu la semaine passée la ministre de la Santé, Paulette Lenert, et le Premier ministre, Xavier Bettel.
Analyse permanente de multiples indicateurs
«Il est trop tôt pour se prononcer avec certitude sur l’évolution de la situation pendant les mois à venir et sur les restrictions à appliquer en automne à partir des données disponibles aujourd’hui», ont d’emblée répondu les ministres, rappelant que l’analyse «détaillée» hebdomadaire des données journalières par la Cellule de crise permet d’établir des mesures et des actions.
L’évolution de la situation se mesure en effet régulièrement à partir de multiples indicateurs, ont expliqué Paulette Lenert et Xavier Bettel : nombre de nouvelles infections, taux d’incidence, taux de positivité, taux de reproduction, taux d’occupation des lits hospitaliers (soins normaux et soins intensifs), impact sur la prise en charge extra-hospitalière, activité du contact tracing, tranches d’âge des personnes nouvellement infectées et des personnes hospitalisées, décès, situation dans les maisons de soins, taux de vaccination, évolution des variants, présence du virus dans les eaux usées et la situation dans les autres pays, notamment les pays voisins.
C’est cette surveillance constante qui permet d’évaluer le risque épidémiologique semaine après semaine et favorise «une réactivité et une flexibilité à tout moment», précise le gouvernement dans sa réponse. «L’objectif principal de ces indicateurs est de faciliter l’anticipation, voire d’éviter de nouvelles vagues d’infections et, dans l’hypothèse où une nouvelle vague survenait malgré tout, de la contrôler le plus rapidement et le plus efficacement possible.»
Une réponse qu’apporteront donc les autorités en temps voulu, à partir de l’expérience et des savoirs scientifiques acquis depuis le débit de la pandémie, en se basant par exemple sur l’efficacité des mesures prises successivement (comme les confinements), le taux d’incidence et le nombre de personnes vaccinées.
Tatiana Salvan
Quatrième semaine de baisse consécutive
Dans la rétrospective pour la semaine du 26 juillet au 1er aout, les données font état d’une nouvelle baisse du nombre de personnes testées positives au Covid-19 : 439 cas contre 566 la semaine précédente. Plus de 83% des personnes nouvellement contaminées n’étaient pas vaccinées. Le nombre de patients admis en soins intensifs a lui augmenté, passant de 4 à 5. La moyenne d’âge des personnes diagnostiquées positives au Covid-19 est restée stable à 30,8 ans, contre 30,3 ans la semaine précédente. Le niveau de contamination des 11 stations d’épuration échantillonnées étudiées par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) au cours de cette semaine montre cependant une augmentation significative par rapport aux semaines précédentes de contamination par le SARS-CoV-2, similaire à celui mesuré au début du mois de juillet.