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Sida : Marc Angel devient la voix d’Onusida


L’Onusida a choisi le Grand-Duché et le député Marc Angel pour être l’ambassadeur de son « objectif 90-90-90 », et en finir avec l’épidémie de sida d’ici 2030.

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Le député LSAP Marc Angel a été choisi pour être le visage du Luxembourg dans son rôle d’ambassadeur de l' »objectif 90-90-90″ de l’Onusida. (Photo : Hervé Montaigu)

Non seulement le Luxembourg est un bailleur de fonds « solide » en matière de coopération, mais la présidence européenne du Grand-Duché au second semestre de cette année va offrir au pays une caisse de résonance auprès des autres pays membres de l’UE. C’est dans ce cadre que le Grand-Duché a été désigné par Onusida pour être l’ambassadeur de cet objectif. Pour donner un visage à cet ambassadeur, le député Marc Angel a été choisi pour incarner le message d’Onusida : « Je suis engagé en tant que président de la commission des Affaires étrangères, mais aussi à titre personnel en tant que membre fondateur de Stop Aids Now, explique le parlementaire. C’est mon travail en tant que député, j’ai accepté ce rôle d’ambassadeur à titre bénévole et je compte bien profiter de notre influence à l’occasion de la présidence européenne du Luxembourg. »

Si les objectifs de ce type paraissent souvent irréalistes, Onusida a déjà néanmoins réussi sa mission pour 2015 : l’organisation avait prévu d’atteindre le nombre de 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral. « Ce sera fait d’ici au printemps », indique le député. Selon un rapport de l’Onusida, « plus de 60 % de toutes les personnes vivant avec le VIH ne bénéficiaient pas de traitement en décembre 2013, ce qui souligne la nécessité d’intensifier les efforts pour apporter le traitement du VIH à tous ceux qui en ont besoin ». La prochaine grosse étape est 2020. Il reste donc cinq ans pour que l' »objectif 90-90-90″ soit atteint. Pour Marc Angel, il va falloir insister auprès des populations à risque comme les travailleurs du sexe, les toxicomanes et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (tous ne se reconnaissant pas comme homosexuels).

> Prochaine grosse étape : 2020

À terme, c’est la fin de l’épidémie de sida qui est sérieusement envisagée pour 2030. Un objectif qui pourrait bien devenir réalité : « On ne peut pas parler d’éradication du virus, mais le sida devrait devenir une maladie chronique comme il en existe d’autres », précise Marc Angel. Le rapport de l’Onusida estime que seules 45 % des personnes vivant avec le VIH en Afrique subsaharienne connaissent leur statut. Le rapport préconise des tests plus fréquents et mieux ciblés pour assurer une connaissance du statut sérologique et accéder aux 90 % préconisés.

Pour ce qui est d’atteindre les 90 % de personnes infectées bénéficiant d’un traitement, la cadence est bonne selon le rapport de l’organisme. « Dans des pays aussi divers que le Botswana et la Colombie, plus de 70 % des personnes dépistées positives reçoivent actuellement un traitement antirétroviral. Au Brésil, plus de 60 % des personnes diagnostiquées vivant avec le VIH recevaient un traitement antirétroviral en 2013. »

Enfin, concernant les 90 % de personnes sous traitement avec une charge virale supprimée, le rapport indique que « chaque personne commençant un traitement anti-VIH devra avoir accès à des tests de charge virale. Le suivi de la charge virale est essentiel pour l’optimisation du traitement du VIH ». L’Onusida est confiant quant à une évolution positive dans les prochaines années afin d’approcher la réalité de ses objectifs. Pour cela, il va falloir miser sur l’ensemble des parties prenantes. Les gouvernements nationaux, mais aussi les autres bailleurs de fonds internationaux. « Le Fonds mondial de lutte contre le sida a un rôle énorme à jouer. Des discussions avec les groupes pharmaceutiques sont également en cours pour faire baisser les prix des traitements », conclut Marc Angel.

De notre journaliste Audrey Somnard

 

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