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Politique : le LSAP cherche à se reconstruire


Les socialistes ont présenté leurs vœux hier soir au Casino syndical de Bonnevoie. En pleine introspection, ils ne sont pas tous d’accord sur le bilan de santé du parti.

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Malgré les difficultés que connaît actuellement le LSAP, les hommes forts du parti, Etienne Schneider, Claude Haagen et Yves Cruchten (de g. à d.), ont fait preuve d’optimisme, hier soir à Bonnevoie. (Photo : François Aussems)

Les saucisses, la bière, le petit verre de vin, la bonne ambiance, tout y était. Et pourtant. Hier soir, le LSAP a célébré la nouvelle année avec ses fidèles militants dont il faut bien reconnaître qu’ils sont divisés. Si certains le sont à cause de la politique budgétaire qui tend à rééquilibrer les finances publiques en tablant sur des économies qui se discutent, d’autres le sont à cause de l’analyse interne au parti qui tente de comprendre la descente aux enfers des socialistes lors des derniers scrutins.

Le papier rédigé par la fondation Robert-Krieps diagnostique les maux du parti et certaines de ses conclusions ne sont pas partagées par tous les mandataires. Exemple?  Le vice Premier ministre, Etienne Schneider, a du mal à accepter que le parti souffre en partie du fait que ses élus « historiques » s’accrochent à leur siège. « La preuve, dit Etienne Schneider, c’est que ce gouvernement propose aux électeurs de limiter les mandats des ministres ! », se justifie-t-il.

Mais dans les rangs, les dents grincent. Pas toutes, mais ceux qui sont les plus proches des thèses de la fondation et espéraient une remise en question sans concession, en sont pour leurs frais. Le LSAP est malade, mais ils ne sont pas tous d’accord sur la thérapie à appliquer pour entrevoir une guérison, voire une amélioration.

> Mieux expliquer les idées et la politique

Contrairement aux années précédentes, on a senti cette fois une désaffection. La salle du Casino syndical de Bonnevoie n’était pas aussi comble qu’à l’accoutumée. Ce qui n’a pas empêché le secrétaire général, Yves Cruchten, de se réjouir de la « présence massive », de sympathisants autour de ce pot de nouvel an. Il est revenu sur les attentats de Paris pour dire à quel point il avait été « choqué par la brutalité » de ces attaques mais encore plus par « leur symbolique ». Yves Cruchten se dit fier de la réaction de la population qui a su démontrer son attachement à un monde « libre et tolérant ».

Le secrétaire général, qui s’inspire du papier d’analyse de la fondation Robert-Krieps, invite les siens, et particulièrement les mandataires du parti, à mieux expliquer leurs « idées » et mieux promouvoir leur politique qui reste ancrée dans « le social et la croissance », comme le rappelle Yves Cruchten. En conclusion, les socialistes n’ont pas « à rougir de l’accord trouvé avec le patronat », la veille.

Le président, Claude Haagen, qui lui succède à la tribune, met de l’enthousiasme dans la salle, en déclarant « vivre chaque jour le LSAP comme un parti vivant et très animé ». Il en veut pour preuve les nombreuses réformes menées par le parti comme celle de l’Agence pour l’emploi (Adem), le mariage pour tous, le tram, les plans sectoriels, les bourses d’études, etc. Il rappelle surtout les discussions qui ont eu lieu dans le cadre du paquet d’avenir et l’accord avec les syndicats qui, selon lui, aurait pu intervenir lors de la préparation du budget.

Pour l’année 2015, c’est la réforme fiscale qui s’invitera dans les débats. Le président souhaite vivement que la discussion dépasse la seule introduction d’un impôt sur la fortune et d’un autre sur les droits de succession… Mais il tient à assurer que tant que le LSAP sera au gouvernement, les revenus les plus modestes ne connaîtront aucune hausse d’impôt.

Le vice-Premier ministre, Etienne Schneider, entame toujours son discours par une boutade dans ce genre de circonstance. Hier, il se réjouissait de ne plus entendre Alex Bodry, ex-président du parti, qui avait la fâcheuse habitude de dire déjà tout ce qu’il fallait savoir sur tout. Si bien qu’à sa suite, Etienne Schneider devait se débrouiller pour épiloguer. « Je constate qu’avec Claude Haagen c’est pareil ! », réagit le ministre de l’Économie. Néanmoins, il lui restait encore à évoquer le code de déontologie des membres du gouvernement, la séparation des Églises et de l’État, l’avortement et l’égalité homme-femme.

Pour finir, Etienne Schneider a balancé son numéro de téléphone à l’adresse de tous ceux qui auraient un souci et qui seraient bien inspirés de l’appeler pour le résoudre.

De notre journaliste Geneviève Montaigu

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