La promesse d’un réseau renforcé de médecine extrahospitalière est maintenue par le nouveau gouvernement CSV-DP.
Combien de cabinets médicaux pourront être équipés d’appareils lourds tels que des IRM et des scanners et dans quel délai ? Quelles seront les conditions à respecter ? Et qui va assurer le financement de cette libéralisation supplémentaire du système de soins de santé ?
Bon nombre de questions restent ouvertes après la lecture du chapitre du programme du gouvernement sur la politique de santé. On se dirige néanmoins vers une séparation plus nette entre les hôpitaux – à «fortifier» dans leur rôle de «prise en charge spécialisée et multidisciplinaire des pathologies plus lourdes» – et les cabinets médicaux décentralisés, équipés d’une plus large palette d’appareils de diagnostic lourds. Une révision de la loi sur le virage ambulatoire, votée dans la douleur en juillet, est annoncée afin d’adapter le cadre juridique «aux besoins de la réalité médicale».
Autrement dit, CSV et DP semblent se diriger vers une levée de l’obligation pour les cabinets médicaux privés de se lier à un hôpital pour exploiter, par exemple, un appareil IRM. Pour ce qui est du financement, il est envisagé d’intégrer une référence «frais de fonctionnement» et de «location de matériel» dans la nomenclature de la CNS.
Deux nouvelles maisons médicales
Précision importante : les cabinets ne pourront être exploités que par des médecins et d’autres professionnels de santé agréés au Luxembourg. La porte restera donc fermée à des investisseurs privés visant à générer des bénéfices en ouvrant des centres médicaux spécialisés.
La nouvelle ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV), aura aussi pour mission d’effectuer une analyse de faisabilité, qui doit mener à l’ouverture d’une première maison médicale dans l’est et d’une seconde maison médicale dans le nord du pays. Ces entités, qui verront leurs heures d’ouverture «revues et adaptées», doivent également être dotées de l’«équipement médical nécessaire».
Plus globalement, le gouvernement Frieden-Bettel «s’efforcera d’exploiter tout le potentiel des soins ambulatoires». Les avantages d’une prise en charge décentralisée seraient «évidents» : «Les patients auront des trajets plus courts et les temps d’attente seront réduits. En plus, les hôpitaux seront déchargés et pourront se concentrer sur leur mission principale», met en perspective le programme gouvernemental.