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Réinsertion sociale créative au centre pénitentiaire


Paula Gomes, chargée de direction à Défi-job, a présenté l'exposition aux ministres de la Justice, Félix Braz,et du Travail, Nicolas Schmit (3e et 4e à partir de la g.), hier matin, à l'abbaye de Neumünster. (Photo : AFP)

L’ASBL Défi-job a lancé, hier, une collection de produits conçus et manufacturés par des détenus du centre pénitentiaire de Givenich. Les ministres de la Justice et du Travail soutiennent la démarche.

Le prévernissage de l’exposition des produits de la marque «Made in Jail – Jailbird (fabriqué en prison – oiseau de prison)» s’est tenu, hier, à Luxembourg, à l’abbaye de Neumünster.

La marque Jailbird, comme son nom l’indique, invite les détenus à s’évader, ou plutôt à s’envoler, tels des oiseaux qui fuiraient vers les cieux de la liberté.

Derrière cette marque pas comme les autres se cachent des détenus du centre pénitentiaire de Givenich à qui l’ASBL Défi-job tend la main. Son objectif? La réinsertion socioprofessionnelle des prisonniers en les invitant à développer et à exprimer leur sens de la créativité. «Le développement d’une certaine créativité chez un détenu lui permet d’annihiler son agressivité, tout en le rendant davantage ouvert au dialogue. Le détenu reprend également confiance en lui en s’exprimant ainsi», souligne le président de l’ASBL, Mario Della Schiava.

Créée en 2002, l’association peut compter sur le soutien financier du ministère de la Justice, ainsi que sur celui du ministère du Travail et de l’Emploi.

Les deux ministres en charge de ces portefeuilles étaient d’ailleurs du prévernissage, hier matin, à Neimënster.

Félix Braz et Nicolas Schmit louent le projet

Le ministre de la Justice, Félix Braz, a souligné l’importance de la mission de réinsertion de Défi-job : «L’association permet au détenu de le préparer à sa reconversion et à sa réinsertion, et donc à faire la transition entre sa condition de prisonnier et celle, future, d’homme libre.» Et le ministre a également précisé que le renforcement de l’équipe de l’ASBL avait été une de ses priorités dans le contexte délicat des discussions visant à faire des économies budgétaires, dans le cadre du paquet d’avenir gouvernemental. Félix Braz a ajouté que le développement de projets tels que «Made in Jail – Jailbird» permettait de «renforcer les détenus.»

Le ministre du Travail, Nicolas Schmit, a, pour sa part, évoqué les demandeurs d’emploi qualifiés de «vulnérables», parmi lesquels figure une certaine proportion de personnes ayant purgé des peines de prison. «Le but est d’anticiper et d’avoir une bonne approche du système carcéral», a lancé le ministre.

Car ces personnes vulnérables sont confrontées à un double défi : «Parvenir à convaincre un employeur de les embaucher malgré leur passé carcéral et se réinsérer sur le marché du travail, après en avoir été éloigné plus ou moins longtemps», a déclaré Nicolas Schmit. Et ce dernier point constitue, pour le ministre, «une maladie grave».

Claude Damiani

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