La pétition visant à allouer un congé aux salariées en cas de règles douloureuses a été débattue ce mercredi à la Chambre des députés. Si la proposition d’Ornella Romito n’ira pas plus loin, les ministres concernés souhaitent faire avancer cette question et trouver des solutions.
Êtes-vous satisfaite de la décision de la Chambre des députés ?
Ornella Romito : À ma grande surprise, le débat s’est très bien passé. Les députés m’ont même félicité et remercié d’avoir créé cette pétition et d’avoir amené le sujet des règles à ce niveau. Je suis heureuse d’être arrivée jusque-là et cela me satisfait complétement. Le tabou commence à être levé. À présent, j’attends la prochaine session avec le ministre du Travail, le ministre de l’Égalité des chances, le ministre de la Santé et le ministre de l’Éducation pour explorer de nouvelles pistes.
Justement, quelles seraient les pistes que vous souhaiteriez aborder ?
Ornella Romito : J’aimerais que l’on parle d’éducation. Il serait bien que, dans les écoles, on évoque davantage et plus ouvertement les règles car le sujet y reste tabou. Par exemple, je souhaiterais que l’on explique aux enfants et aux adolescents ce qu’ils ont à leur disposition comme les serviettes, les tampons, les cups et comment les utiliser. Aussi, j’ai comme idée que dans les écoles tout comme dans les bureaux, qu’un endroit dans les toilettes des femmes soit installé afin que chacune puisse se servir en protections périodiques. Cela nous ferait gagner en confort et nous éviterait de devoir discrètement aller en demander aux collègues.
Les députés ont également évoqué l’endométriose durant le débat, qu’en avez-vous pensé ?
Ornella Romito : Une personne qui a participé à la pétition m’a envoyé un message pour me parler de sa maladie. Cette femme souffre d’endométriose thoracique une forme rare d’endométriose. C’est-à-dire qu’elle crache du sang durant ses règles, des fragments de sa muqueuse utérine remontent au niveau de ses poumons. J’ai pensé que c’était important d’en parler aujourd’hui car elle souffre et a d’énormes difficultés à trouver une solution pour se soigner. Cela ne touche pas autant de femmes que les règles douloureuses mais j’ai trouvé bien que le sujet soit abordé.
Vous sentez-vous toujours aussi soutenue dans vos combats ?
Ornella Romito : Oui toujours ! Si j’ai reçu énormément de messages de soutien lors de la pétition, aujourd’hui, ma famille et mes amis étaient là pour m’encourager. Comme le débat était retransmis en live, j’ai également pu avoir des messages me confortant dans l’importance de ce sujet.
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Guillaume Oblet