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[Réfugiés du Luxembourg] Ayham a fui la Syrie


Ayham Bawadekji est un jeune Syrien de 22 ans. Il a fui la terreur qui règne toujours actuellement en Syrie pour trouver un havre de paix au Grand-Duché. (Photo Isabella Finzi)

Chaque semaine, cet été, « Le Quotidien » rencontre des anciens réfugiés qui ont (re)construit leur vie au Luxembourg. Aujourd’hui Ayham Bawadekji : il a fui la Syrie, après avoir été battu pour quelques photos et vidéos réalisées dans le but de «dénoncer la dictature et le régime» en place.

Ayham Bawadekji est un jeune Syrien de 22 ans. Il a fui la terreur qui règne toujours actuellement en Syrie pour trouver un havre de paix au Grand-Duché. Maintenant qu’il a obtenu son statut de réfugié, il va pouvoir continuer ses études, sereinement.

Le jeune homme garde le sourire, même quand il évoque son séjour dans les geôles du régime syrien. Cet étudiant s’est engagé dans les protestations de rue de son village, quand les Syriens sont descendus dans la rue, en 2011. Chacun avait une tâche bien précise, Ayham devait prendre des photos et des vidéos. Rien de professionnel, mais de quoi alerter le reste de son pays, et le monde.

«Je voulais montrer ce qu’il se passait, dénoncer la dictature et le régime. J’ai ensuite passé une année à étudier à Alep et j’ai fait la même chose, j’ai pris des photos, etc. Puis, en 2013, j’ai continué mes études, cette fois à Damas. Et là, les choses se sont gâtées. La capitale fourmille de sbires du régime qui ont vite su que je prenais des photos. J’étais conscient des risques. Celui de me faire arrêter, mais celui aussi de me faire toucher par une roquette.»

Un jour, deux hommes demandent à Ayham de les suivre dans une pièce. Il y retrouve trois camarades de l’université à qui l’on demande de montrer leur page Facebook. Le réseau social est un moyen pour les dissidents de communiquer et de propager les informations. Bref, un affront pour le régime autoritaire de Bachar al-Assad qui réprime sévèrement toute forme d’opposition.

« J’ai vu quatre personnes mourir devant moi, de torture ou de maladie »

Ses amis sont battus, puis vient le tour d’Ayham à qui est réservé le même sort. Les étudiants sont emmenés dans un poste de police qui fait office de prison. Là, les interrogatoires s’enchaînent, un masque sur les yeux : «On perd complètement la notion du temps, on ne sait pas quand va tomber le prochain interrogatoire, les prochains coups, être dans le noir était ce qui était le plus difficile», raconte le jeune homme.

Il survit dans une cellule de 10 mètres sur 3 où s’entassent entre 95 et 102 personnes. «On dormait les uns sur les autres, littéralement. Il n’y avait qu’un W.-C. et une douche pour tout le monde, alors vous pouvez imaginer l’hygiène… Très vite, les maladies sont arrivées. J’ai souffert d’une infection des yeux, d’eczéma, de la galle. J’ai vu quatre personnes mourir devant moi, de torture ou de maladie.» Ayham passe deux mois et cinq jours dans ces conditions atroces. Puis, un jour, il est libéré. Sans aucune explication.

Il retrouve ses parents, morts d’inquiétude car ils ne savaient pas si leur fils était toujours vivant. Quelques semaines plus tard, Ayham retourne à l’université, il veut absolument continuer ses études d’ingénieur. Mais le retour ne se passe pas comme prévu : «Je ne me sentais plus du tout en sécurité. Je sentais ces millions de yeux sur moi en permanence, d’autant que je tombais chaque jour ou presque sur mes bourreaux. Alors un jour, avec mes amis, nous avons décidé de quitter le pays.»

Audrey Somnard

Retrouvez l’intégralité du témoignage d’Ayham Bawadekji, dans Le Quotidien papier de ce mardi

Un commentaire

  1. Bonjour Madame Audrey;
    ‘’Souffrance…d’un people & d’une civilisation
    Très triste de voir les images détruit et ruinais, si toute une civilisation inhumée avec ces patrimoines riches et très affectée par l’histoire de cette jeune nommée ‘Ayham Bawadekji’, sans oublier, les à femme, les enfants, et les gens vieille … il a entièrement raison de quitte son pays, et de demandée le refuge politique.
    Si un enjeu mortelle, enlevé brutalement la sourire d’un peuple, et que ce dernier ne peut pas changer l’image du jour au lendemain en détruisons toute un patrimoine d’une payé historiquement par ces riches et ses cultures, récolté toute les titre es oscar, en matière de force dans la zone, des yeux des autres, Merci beaucoup pour se débat chaude par ces sujets, Merci beaucoup.

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