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Recherche et innovation : le Luxembourg investit 1,5 milliard d’euros


« La coopération entre politique, société et le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche doit fonctionner », affirme ce mardi Claude Meisch. (Photo d’archives LQ/ Didier Sylvestre)

Le ministre Claude Meisch a présenté ce mardi la nouvelle stratégie nationale de la recherche et de l’innovation. Le secteur ne cesse de gagner en compétitivité, en partie grâce à l’important soutien de l’État.

L’objectif est clair : transformer le Grand-Duché d’ici 2030 en une « société du savoir », prête à affronter « les grands défis de l’humanité ». Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, cite le changement climatique et la digitalisation. « Si on se donne une stratégie nationale de la recherche et de l’innovation, c’est pour définir vers où on veut aller et quels sont les objectifs à atteindre », ajoute le ministre, tout en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une stratégie établie par son ministère, mais bien par l’ensemble du gouvernement. « Constituer une base très large et miser sur la transversalité sont des principes essentiels pour justifier les importants moyens investis par l’État », insiste Claude Meisch.

363 contrats européens

La stratégie nationale présentée ce mardi matin ne constitue pas une révolution mais bien une évolution, visant à renforcer encore un secteur de la recherche qui ne cesse de faire ses preuves. Illustration : les instituts de recherche établis au Luxembourg (Uni.lu, LIST, LIH et Liser) ont réussi à décrocher 363 contrats dans le cadre du programme de recherche européen Horizon 2020, doté de 80 milliards d’euros. Jusqu’en janvier, le Luxembourg s’est vu attribuer 133 millions d’euros, ce qui est à la fois beaucoup et peu. « Entre 2007 et 2013, seuls 60 millions d’euros ont été obtenus. Les instituts ont réussi à augmenter leur compétitivité dans un contexte très concurrentiel », se félicite Claude Meisch.

 L’État offre d’ailleurs des incitations (ou bonus de performance) aux instituts qui décrochent des contrats Horizon 2020. Pour 2019, une enveloppe de 4,5 millions d’euros a été débloquée. « Des évaluations externes pointent l’important soutien de la main publique. Si le secteur n’est pas forcé à aller décrocher des financements tiers, cela peut impacter sur le travail de recherche », précise le ministre. Le taux de réussite des projets luxembourgeois est supérieur à la moyenne européenne (17% contre 12%).

« Il ne s’agit pas d’un diktat »

L’excellence de la recherche pratiquée au Grand-Duché commence donc à être de plus en plus reconnue. La stratégie nationale sera un « instrument de guidance » pour continuer à faire avancer le secteur de la recherche. « L’autonomie des instituts de recherche restera de mise. Il ne s’agit ni d’un diktat ni d’un projet exclusif », souligne d’emblée Claude Meisch.

 La stratégie pluriannuelle mise sur quatre piliers, qui reposent sur les forces en présence : la transformation industrielle et des services, le développement durable et responsable, la santé personnalisée et l’éducation du XXIe siècle. De ces quatre piliers découlent 19 domaines de recherche spécifiques, qui peuvent être complétés en fonction des besoins. À noter que l’intelligence artificielle fait partie intégrante de la stratégie. Elle sera déclinée dans tous les domaines.

Un plus de 16 millions d’euros

Au cours des quatre dernières années, l’État a investi 1,5 milliard d’euros dans la recherche et l’innovation, enseignement supérieur compris. Les conventions pluriannuelles avec les institutions de recherche publiques seront maintenues et mieux adaptées à la stratégie nationale. À mi-terme de la période 2018-2021, des fonds supplémentaires de quelque 16 millions d’euros ont été attribués, faisant croître l’enveloppe globale à 632,21 millions d’euros pour les seuls Uni.lu, Liser, LIH et LIST.

 « Il s’agit d’efforts considérables », concède le ministre de tutelle. « Il est d’autant plus important d’avoir un large soutien politique et sociétal. La coopération entre politique, société et le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche doit fonctionner. La confiance et la reconnaissance doivent être mutuelles, afin de fixer les priorités et d’assurer la qualité », complète Claude Meisch.
Il conclut : « On a besoin d’une recherche qui donne du sens et contribue au développement du pays. »
David Marques

 

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