Le 17 septembre, Jean-Claude Juncker déclarait n’avoir jamais eu connaissance de la page sensible sur les rulings figurant dans le rapport Krecké. Or Jeannot Krecké lui-même confirme lui avoir remis une version complète du rapport. Donc l’un des deux ment.
Le journal allemand Spiegel Online revient ce samedi sur l’affaire LuxLeaks et notamment les déclarations de Jean-Claude Juncker devant la commission TAXE du parlement européen, jeudi 17 septembre. L’ex-Premier ministre du Luxembourg avait notamment affirmé qu’il n’avait jamais eu connaissance d’une page confidentielle sur les « tax rulings » annexée au rapport Krecké sur la fraude fiscale, réalisé en 1997. Pis, qu’il ne savait même pas que cette page existait, ni que deux versions du rapport cohabitaient. Que la commission parlementaire n’avait qu’à inviter Jeannot Krecké lui-même pour en savoir plus.
Or, écrit le Spiegel, reprenant des informations déjà données en 2014 par Paperjam, il existait deux versions de ce rapport : l’une grand public expurgée de cette page trop sensible – et devenue introuvable-, l’autre complète et éditée en seulement trois exemplaires. Un exemplaire aurait été confié à Lucien Lux (LSAP), un autre à Jean-Claude Juncker et un troisième aurait été gardé par Jeannot Krecké lui-même.
« Je peux confirmer qu’en avril 1997, j’ai transmis à Monsieur Juncker une version officielle ainsi qu’une version privée de mon rapport », confirme Jeannot Krecké au Spiegel Online. L’ancien député LSAP (qui deviendra ministre de l’Économie de Juncker en 2004) ne souhaiterait pas divulguer la page sensible. Ce serait à Jean-Claude Juncker de le faire.
Le Quotidien
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