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Radars : plus de 2 000 flashes en une journée!


C'est le radar situé au bout de l'A4, à hauteur de Luxembourg-Merl, qui a sanctionné le plus de conducteurs. (Photo : Isabella Finzi)

Bien sûr, le gouvernement a plaidé la sécurité pour justifier l’installation des radars fixes. N’empêche, ils sont aussi une sacrée source de revenus.

Ce n’est même pas un démarrage en fanfare, c’est un véritable festival! Les dix premiers radars fixes du pays ont flashé 2 300 fois entre mercredi, 9 h, et jeudi, 15 h, heure du dernier bilan effectué par la police. Non, les radars ne seront pas des machines à sous!», clamait haut et fort le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, lors de chaque conférence de presse présentant l’arrivée des radars fixes.

Certes, mais l’argent récolté lors des 31 premières heures de leurs installations ne se gagne pas tous les jours au Casino 2000. Selon le porte-parole de la police, Serge Arendt, «à 15 h, 2 300 véhicules s’étaient déjà fait flasher». Puisqu’il y a deux catégories de contraventions – 49 et 145 euros selon la vitesse  – la fourchette du montant total des amendes se situe entre 112 700 et 333 500 euros!

Quatre mille six cents points se sont donc déjà envolés. «Ce sont les avertissements taxés à 49 euros qui sont les plus fréquents», indique-t-il. Difficile de nier, désormais, que les radars fixes sont également une sacrée manne financière pour l’État.

À Luxembourg-Merl, c’est le jackpot!

Sans compter qu’en plus des amendes classiques, 51 délits de grande vitesse, «c’est-à-dire des conducteurs dont la vitesse était supérieure de plus de 50 % à la vitesse autorisée», selon le porte-parole, ont également déjà été comptabilisés. Ces cas-là filent directement au parquet et ce sera donc au juge de décider des sanctions. Dès lors, une nouvelle question se pose : si le rythme persiste, comment va faire la justice pour gérer cet afflux massif de cas à traiter?

Sans trop de surprise, c’est le radar situé sur l’A4, au niveau de Luxembourg-Merl, qui a été le plus mis à contribution. Il est sans conteste le plus piégeux, surtout dans le sens Luxembourg-Esch, et attire sur lui l’ire de nombreux automobilistes. Ceci étant dit, selon la police, l’ensemble des radars en service depuis mercredi a déjà permis de repérer des automobilistes trop pressés.

Une donnée a même surpris les autorités sur ce court laps de temps : «Pendant la nuit, la majorité des flashes ont concerné des bus et des camions. Nous ne nous l’expliquons pas, c’est vraiment très étonnant…», reconnaît Serge Arendt. Visiblement, il va falloir un peu de temps pour que les conducteurs, y compris les professionnels, prennent leurs marques.

Malheureusement, la police n’est pas encore en mesure de dresser des statistiques qui permettraient d’identifier les plaques d’immatriculation et les nationalités des véhicules sanctionnés, «nous n’aurons le software que cet été». Impossible, également, de connaître la plus grande vitesse enregistrée.

Erwan Nonet

« La contrainte imposée est ridicule »

Yves Wagner, le président de l’Automobile Club du Luxembourg (ACL), a adressé, hier, via son compte Facebook, de vives critiques contre les radars fixes. «Je ne sais pas : soit il n’y a que des criminels sur les routes, soit la contrainte imposée est ridicule. Personnellement j’opterais pour la deuxième possibilité. Cela va aller mieux avec le temps, les gens s’habitueront aux régimes répressifs, après tout, on finira toujours par abdiquer devant toute répression. Mais probablement la preuve est donnée que les recettes financières ont dominé l’argument sécuritaire. Je serais curieux de savoir combien de ces excès de vitesse incombent à des conducteurs dangereux. Il est important qu’après cette farce des radars on s’attaque aux vrais problèmes de la sécurité routière.» Son message est bien passé, hier soir, il comptait pas moins de 52 pages de commentaires. La plupart approuvaient son coup de gueule. «L’ACL, avec le ministère et la Sécurité routière, ont développé de nombreux points d’action pour améliorer la Sécurité routière. Malheureusement, pour l’instant, seuls les moyens répressifs ont été mis en œuvre. On ose espérer que des initiatives plus efficaces suivront», adressait-il en réponse à l’un d’eux.