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Prostitution : les députés veulent un « modèle luxembourgeois »


Le débat consultatif sur la prostitution qui s’est tenu ce jeudi après-midi à la Chambre des députés n’a pas donné lieu à des conclusions définitives. Ni maison close, ni pénalisation des clients : le Luxembourg semble se diriger vers un modèle médian associant lutte contre le proxénétisme et assistance aux prostituées.

Après un débat de plus de deux heures, sur la base du rapport de la « Plateforme Prostitution » du ministère de l’Égalité des chances du 6 novembre dernier (à télécharger ici), les députés se sont refusés à tirer des conclusions définitives.

Tous les modèles présents en Europe ont été passés en revue. Le modèle « régulateur » allemand, qui consiste à autoriser la prostitution en l’encadrant, a été rejeté unanimement par les députés. Aucune maison close n’ouvrira donc prochainement au Grand-Duché.

Le modèle suédois, qui interdit strictement la prostitution, voire qui la stigmatise en pénalisant les clients, n’a pas non plus convaincu les parlementaires, en raison de ses résultats jugés peu convaincants, n’ayant pas su empêcher le développement d’une prostitution clandestine.

S’attaquer davantage au proxénétisme

Entre les deux, c’est donc vers un modèle dit « abolitionniste » (qui « abolit » la réglementation de l’État vis-à-vis de la prostitution), à l’image de celui de la France et de l’Espagne, que semble se diriger le Luxembourg. À savoir une approche axée sur l’aide et l’assistance aux prostituées, considérées comme des victimes, via des mesures d’insertion visant à les sortir de ce milieu.

Si le racolage demeurera interdit, la prostitution devrait toujours être permise seulement dans deux rues non résidentielles du quartier de la gare, à Luxembourg-Ville. Les députés semblent s’accorder sur la nécessité de s’attaquer plus franchement au proxénétisme, via une législation plus souple qui facilitera les inculpations.

Le nombre de prostituées resterait constant, aux alentours d’une cinquantaine, mais avec un turn-over très rapide.

>> Retrouvez le compte-rendu complet des débats dans l’édition papier du Quotidien du samedi 2 mai.