Non seulement les pratiques fiscales dénoncées sont immorales, mais elles sont aussi illégales. Voilà le credo du lanceur d’alerte Raphaël Halet lors du procès en appel de l’affaire LuxLeaks.
« Immoral ok, mais aussi illégal. » Raphaël Halet durcit sa ligne de défense lors du procès en appel qui s’est ouvert ce lundi à Luxembourg. Condamné à neuf mois de prison avec sursis et une amende de 1000 euros, fin juin, pour avoir copié et transmis 16 déclarations fiscales de multinationales au journaliste Edouard Perrin, l’ex-employé de PwC Luxembourg entend bien cette fois être relaxé.
« Le jugement en première instance nous a reconnus comme des lanceurs d’alerte, désintéressés et de bonne foi. Maintenant il faut passer au fond du sujet, l’évasion fiscale. 80 milliards d’euros par an rien que pour la France, ce n’est pas une petite somme », confie Raphaël Halet ce lundi après-midi, devant la Cour d’appel de Luxembourg.
Le lanceur d’alerte se dit prêt à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme : « Cela m’aurait coûté moins cher en temps, en énergie et en argent de ne pas faire appel et de payer les 1000 euros d’amende. Ce n’est pas un combat que je fais pour moi, c’est pour les autres, pour que cela fasse jurisprudence et que cela puisse servir à d’autres par la suite. »
« Chaque match de boxe l’un après l’autre », conclut le Mosellan, au chômage depuis son licenciement du cabinet PwC en mai 2015.
Sylvain Amiotte