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Politique – Le MECO fustige le gouvernement


Le programme de développement rural du Luxembourg (PDR) est largement remis en cause par la Commission européenne et par l’ONG Mouvement écologique. 700 millions d’euros sont en jeu.

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Blanche Weber (au c.) n’est pas du genre à mâcher ses mots quand il s’agit de défendre des causes chères au Mouvement écologique. (Photo : Alain Rischard)

De Bruxelles au Pfaffenthal, ou du Berlaymont à l’Oekozenter, il n’y a qu’un pas. Le Mouvement écologique (MÉCO) se fait en effet le relais de la Commission européenne de Jean-Claude Juncker en dénonçant le flou entourant le programme de développement rural du Luxembourg (PDR). En clair, la Commission européenne a formulé pas moins de 307 observations dans un document rendu public le 15 janvier dernier, pointant du doigt les nombreuses lacunes qu’il contient.

Or le programme en question constitue la base des subsides accordés par l’Union européenne à l’agriculture luxembourgeoise dans un futur proche. Soit une manne financière de quelque 700 millions d’euros d’aides publiques jusqu’en 2020, que la Commission européenne menace de ne plus débloquer. « En l’absence de prise en compte adéquate des observations des services de la Commission, le programme ne pourra être approuvé », prévient-elle.

De quoi faire inévitablement sortir de ses gonds la présidente du MÉCO, Blanche Weber, qui a poussé un véritable coup de gueule à destination du gouvernement de Xavier Bettel, jeudi matin. « Tout le gouvernement est responsable de la négligence de ce plan de développement rural, et non seulement le ministère de l’Agriculture », lance-t-elle, d’un ton plus engagé que jamais.

> Le ministère serait au courant depuis des mois

Le pire, selon Blanche Weber, est que le ministère de l’Agriculture serait au parfum des critiques de Bruxelles depuis un certain temps déjà. « Nous avons eu connaissance de documents internes qui circulent au sein du ministère de Fernand Etgen pour l’affirmer », appuie-t-elle.

Concrètement, les reproches adressés aux pouvoirs publics font état de l’absence d’un état des lieux précis de l’agriculture. « Comment définir une stratégie durable pour le secteur agricole si l’identification des besoins est tout à fait incomplète ? », s’interroge la présidente du MÉCO, qui s’attaque également à la méthode employée en la qualifiant d’ « incohérente » et de « non sérieuse ».

Parmi les exemples fournis pour étayer ses propos, Blanche Weber relève par exemple l’absence d’évaluation quant à l’impact d’un tel programme sur l’environnement. Un manquement qui s’ajoute à beaucoup d’autres lacunes que la Commission européenne épingle dans son rapport. Ainsi, la promotion de l’innovation et de la recherche appliquée n’est pas assez pointue. De même concernant la biodiversité : « On regrette que le biodiversité ne soit guère considérée dans ce PDR », stipule le document. Et ce n’est pas tout. La Commission invite encore à ce que l’agriculture biologique soit davantage promue, ou que soient spécifiés les besoins effectifs en fertilisants et pesticides, dans le respect du principe pollueur-payeur. Bref, il y a du pain sur la planche pour que le Luxembourg se mette en conformité avec Bruxelles.

De notre journaliste Claude Damiani

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