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Paulette Lenert : «Il faut éviter le faux sentiment de sécurité»


«Même avec un masque, on n'est pas à l'abri de tout risque d'infection», explique la ministre de la Santé, Paulette Lenert. (Photo : Julien Garroy)

Un simple masque de protection n’offre pas de «sécurité absolue» contre l’infection au Covid-19. La ministre de la Santé souligne que le respect d’une distance de sécurité de 2 mètres est bien plus efficace.

Le port du masque de façon préventive n’est pas préconisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme moyen d’éviter une contamination avec le virus Covid-19». On trouve cette précision dans la rubrique des «Questions-réponses» sur le site gouvernemental dédié à la crise du coronavirus.

Ces derniers jours, de plus en plus d’experts appellent néanmoins à porter des masques lorsqu’on quitte son domicile. «On a trop longtemps affirmé que les masques n’ont aucun effet. C’est tout simplement faux. Les masques permettent de se protéger soi-même mais aussi les autres», souligne le virologue Claude Muller dans un entretien accordé à nos confrères du Tageblatt.

Qui dit donc vrai ? Et quel est le réel effet des différents types de masques ? Les réponses ne sont pas évidentes, mais même la ministre de la Santé, Paulette Lenert, affirme désormais qu’«en cas de pénurie, un masque en tissu est mieux que rien». Il est cependant acquis qu’un simple masque chirurgical – ou un masque en tissu cousu par ses propres soins – ne propose pas de «sécurité absolue». «Il faut éviter le faux sentiment de sécurité. Même avec un masque, on n’est pas à l’abri de tout risque d’infection», explique la ministre de la Santé.

Paulette Lenert fait passer un message clair : «Respecter la distance interpersonnelle de deux mètres et appliquer les autres gestes barrières sont des mesures bien plus importantes que de porter un masque en public.»

Les FFP2 réservés aux professionnels

Pour rappel, le Covid-19 se transmet par des gouttelettes projetées vers d’autres personnes ou sur des surfaces. «Un masque peut retenir en partie les gouttelettes émises lorsque vous toussez ou éternuez», note dans ce contexte la ministre de la Santé.

«Le masque chirurgical a été inventé le siècle dernier pour éviter que le chirurgien ne contamine le patient lors d’une opération. La raison première du masque est donc de protéger les autres», retrace le Dr Françoise Berthet, directrice adjointe de la Santé. Malgré ce fait, les acteurs du terrain (pharmaciens, soignants, etc.) réclament sans cesse cette «barrière psychologique», comme l’a noté le syndicat des pharmaciens dans un communiqué. «Une partie de nos commandes est arrivée. Mais on attend encore les plus importantes pour élargir la stratégie de distribution», clame la ministre.

Pour l’instant, la priorité absolue reste accordée aux personnels travaillant dans les hôpitaux et dans les Centres de soins avancés. Ils sont fournis en simples masques mais aussi en masques du type FFP2 («filtering facepiece», littéralement «pièce faciale filtrante»). «Ce genre de masque filtre les particules. Les professionnels de santé doivent suivre des formations pour apprendre les bons geste pour mettre, mais aussi enlever le masque. S’il est mal posé, on risque d’être contaminé», explique le Dr Berthet. «L’utilisation de masques spéciaux (FFP2) pour prévenir l’infection au coronavirus n’a de sens que dans les hôpitaux où sont soignés les patients contaminés au coronavirus et pour l’examen du matériel corporel de ces patients», complète l’OMS.

En conclusion : par mesure de précaution pour d’autres personnes, le grand public peut porter un masque de protection, sans toutefois penser qu’il est lui-même protégé contre les infections. Le confinement et les gestes barrières sont des mesures de protection bien plus efficaces. Les masques spéciaux doivent rester réservés aux seuls professionnels de santé. En acheter (ou pire en voler) nuit aux patients et aux gens luttant en première ligne contre la pandémie.

David Marques

Un commentaire

  1. Quand on n’a pas de masques car on a été imprévoyant, on dit qu’ils sont inutiles.
    En Chine, il est interdit de sortir dehors sans masque.
    Mais, eux, ils en ont pour toute la population.