Rien ne bougera au gouvernement pour l’instant. Pour que Nicolas Schmit prenne la place de Henri Grethen à la Cour des comptes européenne, ce dernier doit d’abord accéder à la présidence de la BCEE.
C’est la Banque centrale européenne à Francfort qui étudiera la candidature de Henri Grethen à la présidence de la Caisse d’épargne. Tout le monde attend donc cette réponse qui enclenchera alors une autre procédure, celle de la candidature de Nicolas Schmit. Pour le remplacer au ministère du Travail, Romain Schneider est prêt à prendre cette responsabilité.
Il n’a pas hésité à dire oui quand le ministre des Finances, Pierre Gramegna, lui a proposé de prendre la présidence de la Banque et Caisse d’épargne de l’État (BCEE). «Je n’y suis pas encore, mais j’ai dit oui à la proposition», nous confirme Henri Grethen, actuel membre luxembourgeois de la Cour des comptes européenne.
Mardi matin, sur RTL Radio, Claude Haagen, le président du Parti socialiste (LSAP), confirmait de son côté que Nicolas Schmit était bel et bien candidat pour prendre la succession de Henri Grethen (DP).
Si ces changements doivent s’opérer, ce n’est pas pour demain. «La Banque centrale européenne considère la BCEE comme une banque systémique, donc ceux qui sont appelés à occuper ce poste de président doivent recevoir l’aval de Francfort et nous attendons donc la réponse de la part de la Banque centrale», explique Henri Grethen.
Quant à Nicolas Schmit, il devra lui aussi attendre que le Conseil européen se prononce favorablement pour revenir aux affaires européennes. Donc, tous ces changements ne sont pas pour demain. Ce qui n’empêche pas de spéculer sur un inévitable remaniement ministériel en cas de départ de Nicolas Schmit.
Mike Hagen se positionne
Pour lui succéder, il faudra lorgner du côté de la circonscription Est, celle du ministre Schmit seul représentant élu en 2013 alors qu’il achevait son précédent mandat au ministère du Travail.
C’est Tess Burton, jeune politicienne de Grevenmacher où elle siège au conseil communal, qui avait fait son entrée à la Chambre des députés quand la tête de liste a été nommée une nouvelle fois au gouvernement. Cette dernière ne dit pas si un mandat au gouvernement l’intéresse. «À présent, cette question ne se pose pas pour moi parce que nous nous trouvons encore à un niveau hypothétique et aucun poste au sein du gouvernement n’est à pourvoir. Si jamais un poste se libérait, une décision sera prise par les organes responsables de notre parti», nous informe celle qui était arrivée deuxième sur la liste socialiste dans l’Est. Rien n’est donc acquis, sauf peut-être le fait que le successeur de Nicolas Schmit sera issu de la circonscription Est.
Il reste encore Mike Hagen, élu en 5e position derrière l’ancien député Ben Scheuer. Le nom de Mike Hagen est celui qui circule avec le plus d’insistance. Le premier échevin de Junglinster, responsable du Panda Club au musée d’Histoire naturelle de Luxembourg, pourrait faire son entrée. Mais les instances dirigeantes du LSAP ont le temps de se préparer. Le remaniement, si tout roule comme le souhaite le gouvernement, n’interviendra pas avant le mois de septembre.
Si changement il y a, l’actuel ministre des Sports et de la Sécurité sociale est prêt à reprendre le portefeuille de Nicolas Schmit : «Je suis prêt à assumer ces responsabilités», nous confie-t-il. Et de poursuivre : «Dans beaucoup de pays européens, le département du Travail et celui de la Sécurité sociale ne font qu’un. À la Chambre des députés, la commission Travail, Emploi et Sécurité sociale est là pour le démontrer et les deux codes ont des implications l’un dans l’autre», rappelle Romain Schneider. Mais rien ne se passera avant début octobre, précise-t-il. «Il y a encore du temps et des opportunités», conclut Romain Schneider.
De son coté, Henri Grethen patiente lui aussi. «Je ne sais pas si la Banque centrale européenne va accepter cette demande du gouvernement», explique-t-il. «Dans ce cas, je terminerai mon mandat à la Cour des comptes qui dure encore trois ans», déclare celui qui en est membre depuis janvier 2008.
Mais il serait déçu. «Je n’ai encore jamais présidé une banque, c’est un nouveau défi pour moi!», ajoute l’ancien ministre libéral de l’Économie.
Genviève Montaigu