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Niederkorn / Covid : chronologie du drame de la maison de retraite Um Lauterbann


La ministre de la Famille a détaillé les éléments en la possession du gouvernement pour expliquer le drame du foyer de contamination de Niederkorn, survenu à partir du 17 février (photo : Hervé Montaigu).

«Un drame» : il n’y a pas d’autres mots pour décrire les 22 décès du Covid survenus à la maison de retraite Um Lauterbann, à Niederkorn, entre le 17 février et aujourd’hui. La ministre de la Famille Corinne Cahen a tenu une conférence spéciale ce mardi, pour donner les raisons de l’émergence d’un tel foyer d’infection, alors que la contestation monte dans les rangs de l’opposition et sur les réseaux sociaux.

Dans la maison de retraite Um Lautern d’une capacité de 150 lits, 84 résidents ont été testés positifs au coronavirus entre le 17 février et aujourd’hui : 22 en sont morts. L’immense douleur évoquée par Corinne Cahen, qui a exprimé ses condoléances à «ceux qui ont perdu un parent, un ami […] mais également au personnel de la maison de retraite», trouve sa source dans plusieurs facteurs. Tout d’abord, la maison de retraite est vétuste : les procédures de regroupement et de placement à l’isolement des personnes âgées contaminées ont pu être plus lourdes à mettre en place. « Un nouveau bâtiment doit ouvrir en 2023 à Kaerjeng », a rappelé la ministre.

Surtout, un timing incroyablement malheureux s’est déroulé. «Depuis le début de la pandémie, les résidents ont été testés maintes fois, dans le cadre de tests à large échelle, explique Corinne Cahen. Ainsi le 4 février, un test à large échelle se déroulait dans l’établissement, sans aucune contamination. Le 17 février, une résidente présentait des symptômes. Les premières doses de vaccin arrivaient le 18 février dans l’établissement.» Trop tard pour ceux qui étaient en période d’incubation, a noté Jean-Claude Schmit, le directeur de la Santé : « la vaccination de presque tous les résidents a eu lieu le lendemain des premières détections inquiétantes :  l’incubation était déjà en cours.  » La ministre a tenu un exercice de dédouanement dans une éventuelle responsabilité du personnel ou du gouvernement dans la naissance de ce foyer épidémique. Tous les résidents ont été testés régulièrement depuis le début de la pandémie, ainsi que le personnel, avec un exercice tous les quinze jours depuis les premiers signes de contaminations. La ministre a évoqué une stratégie d’hygiène pointilleuse dans les maisons de retraite, dont celle de Niederkorn, ce qui n’empêche pas de déplorer «324 personnes mortes dans les maisons de retraite depuis le début de la pandémie au Grand-Duché, soit 324 de trop.»

Jean-Claude Schmit a tenu a écarté toutes les théories complotistes sur un « vaccin qui aurait tué des personnes âgées à Niederkorn ». « L’incubation s’est faite avant les premières injections, nous avons mené un travail très pointilleux là-dessus. Deuxièmement, mettons-nous bien dans la tête que le vaccin ne contient pas de ‘virus vivant’. Ce n’est plus du tout la façon de faire des vaccins aujourd’hui. » Le directeur de la Santé a par ailleurs expliqué, malgré le drame indéniable que constitue cette épisode, que «la moyenne d’âge des résidents décédés a été de 88 ans. Au niveau européen, les chiffres de décès dans cette tranche d’âge, quand il y a contamination, sont beaucoup plus élevés encore : ils peuvent atteindre jusqu’à 40% de morts. » Contre 26 % dans le cas de la maison Um Lauternbann.

Hubert Gamelon

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