Nancy Kemp-Arendt, ancienne athlète de haut niveau, confie être entrée en politique pour être la voix de toutes les victimes de violences et d’abus sexuels. La présidente de la commission des Pétitions sait que le sujet ne déplace pas les foules.
Diriez-vous que les pétitions ont changé la manière de faire de la politique ?
Nancy Kemp-Arendt : Oui, dans la mesure où les pétitions nous permettent de prendre le pouls de la population. Les citoyens nous sensibilisent sur les problèmes du moment et on le voit bien depuis la pandémie. Les thèmes du logement, de la santé ou de la famille ont remplacé les soucis de mobilité, par exemple. La pétition est véritablement un exercice démocratique dont les politiques ne pourraient plus se passer. On nous fait souvent le reproche d’être éloignés des réalités du terrain, mais avec cette possibilité, ils prennent connaissance des soucis quotidiens des gens.
Les pétitions, qu’elles soient un succès ou non, sont-elles souvent sources d’inspiration pour les élus ? Des exemples ?
Oui complètement. Beaucoup d’idées sont reprises. Je pense que je ne serais jamais montée à la tribune pour évoquer un problème de règles douloureuses si une pétition n’avait pas permis de débattre enfin publiquement de ce sujet et de sensibiliser les décideurs sur ce vieux tabou. D’ailleurs, jamais une pétition n’a été autant ridiculisée, que ce soit dans la presse ou sur les réseaux sociaux au moment où elle a été lancée alors que le débat qui a suivi était très intéressant. Des pétitions, avec ou sans débat, ont fait rapidement bouger les choses. Je pense aux banquettes rabattables dans les sanitaires pour les personnes handicapées, aux motards qui ont introduit trois pétitions pour avoir le droit de circuler ...
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