Mobilité : des investissements à gogo

Les députés ont passé en revue, mercredi, la liste des gros chantiers d’infrastructures. Ils dépassent chacun les dix millions d’euros et sont dédiés à la mobilité.

Mercredi, les députés ont donné un accord unanime à la liste des travaux d’infrastructures que leur a présentée le ministère du Développement durable. La procédure mise en place en 2006 exige que la liste des nouveaux projets soit soumise à l’approbation de la Chambre des députés afin de permettre l’imputation des dépenses pour frais d’études à la charge des divers fonds d’investissement. Une liste consacrée à la mobilité qui témoigne de la volonté du gouvernement de rendre les transports en commun attractifs au point de placer la voiture hors compétition.

Le ministre François Bausch souligne que les projets présentés mercredi révèlent un concept global de mobilité qui intègre le train, le bus et le vélo. « Nous arrivons à saturation avec les routes, même si nous serons appelés à en construire encore », affirme le ministre. Il cite le temps précieux économisé pour les gens en provenance du Nord une fois la gare du Pfaffenthal entrée en activité avec son funiculaire.

Le ministre est donc plus favorable à la construction de P&R que de simples places de parking, et il cite l’exemple de la Cloche d’or où il n’y aura pas « 10 000 places de parking », ceci dans le but d’attirer les automobilistes vers des alternatives. Et si l’on ignore quelle croissance attend le pays en matière de création d’emplois à l’avenir et de population résidente, ce gouvernement prépare déjà des réponses sur le plan de la mobilité, dit en substance le ministre Bausch.

Rodange, Wasserbillig, Mersch, Schifflange…

Ces projets dépassent tous les dix millions d’investissement, ce qui justifie leur suivi par les parlementaires. Pour le Fonds du rail, il s’agit surtout de construire des P&R près des gares. Il en sera ainsi à Rodange, où le P&R de la gare sera construit entre les voies ferrées et le boulevard de l’Europe et bénéficiera d’une liaison routière communiquant directement avec la gare ferroviaire sans passage par des zones d’habitation. La réalisation du projet s’étalera sur trois phases dont la première sera achevée fin 2017. La capacité totale définitive s’élèvera à 1 632 places de parking à l’horizon 2021. Les travaux comportent aussi des réaménagements pour les piétons à mobilité réduite et pour les cyclistes, alors que la gare routière sera complètement rénovée. Coût du projet : 54 millions.

Autre projet du Fonds du rail : le P&R de la gare de Wasserbillig de 385 places et autres aménagements des infrastructures ferroviaires en faveur des cyclistes et d’une meilleure accessibilité pour un montant de 30,7 millions et une mise en service prévue en 2021/2022.

Même opération à Mersch avec un P&R à la gare, le long des voies ferrées sur l’ancien site dudit «Agrocenter». Ici sont prévus 434 emplacements avec deux liaisons directes à la gare ferroviaire. Le projet est estimé à 13 millions d’euros et sera livré en 2020.

Du côté de Schifflange, on s’apprête à connaître un grand chantier qui débutera d’ici un an et qui fera disparaître du paysage trois passages à niveau, tous situés sur un trajet d’un kilomètre. Il s’agit d’un concept d’ensemble qui comprend également la construction d’une nouvelle entrée de ville et d’un nouveau parvis devant le bâtiment voyageurs. Le coût estimé du projet global s’élève à 17 millions d’euros répartis entre le Fonds des routes, le Fonds du rail et la commune de Schifflange. La fin des travaux est prévue pour le printemps 2019.

Deux quais en plus dans la capitale

La gare de Luxembourg continue d’être réaménagée. Les quais V et VI se rajoutent, car l’aménagement de deux quais supplémentaires est devenu nécessaire « eu égard à la saturation totale de la gare pendant les heures de point e», comme le souligne le rapporteur du projet de loi, Josée Lorsché (déi gréng).

Idem en gare d’Esch-sur Alzette où les installations vétustes méritent un lifting. Les quais à voyageurs existants seront remplacés par de nouveaux quais, le souterrain à voyageurs existant sera remis en état et un deuxième souterrain à voyageurs sera construit à la hauteur de la gare routière existante.

Le Fonds des routes se consacrera au pôle d’échange de la Cloche d’or où d’importants investissements sont prévus en vue du renouvellement et de l’extension des infrastructures de transport, que ce soit pour les voitures, le tram, le bus ou le vélo.

Le coût estimatif du projet s’élève à 31 millions d’euros. Il n’y a guère eu d’objections de la part des députés.

Geneviève Montaigu