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Bourrage social chez Faber


L'imprimerie Faber a été fondée en 1914 par François Faber. (photo archives LQ)

Après l’annonce, mardi, d’un plan de restructuration, l’imprimerie Faber et l’OGBL vont entamer des négociations qui s’annoncent tendues.

L’OGBL est montée au créneau, mercredi, dans le cadre du plan de restructuration de l’imprimerie Faber, basée à Mersch. Le syndicat, unique représentant des salariés de l’imprimerie centenaire, dénonce l’absence de négociations, tandis que la direction de l’imprimerie réaffirme vouloir garder ses effectifs.

Mardi, l’imprimerie située à Mersch a annoncé vouloir effectuer une restructuration afin de rester compétitif dans un secteur où la concurrence est rude. « Le but premier est de garder une situation de plein emploi et donc de préserver l’ensemble des emplois de l’imprimerie », a souligné Yves Jeanbaptiste, directeur général de l’imprimerie Faber.

En début de semaine, la société a présenté une esquisse de son plan de restructuration aux salariées en proposant comme solution la suppression du 13 e mois et une réduction de 20 % des salaires à partir du mois de novembre pour une durée indéterminée. Le but étant de faire baisser la masse salariale de 660 000 euros.

La proposition n’a pas manqué de faire réagir l’OGBL. « De toute ma carrière, je n’ai jamais vu une société proposer une réduction de 20 % des salaires , s’est insurgé Pit Schreiner, secrétaire central de l’OGBL. Mais le plus inquiétant est de voir qu’il n’y a eu aucune négociation. Les dirigeants sont venus exposer le problème tout en mettant sur la table leur unique solution consistant à réduire les salaires. Si l’on vient avec une idée ferme et définitive, autant ne pas négocier. » De son côté, la direction de l’imprimerie a réitéré, hier, son souhait d’entamer des négociations tout en affirmant son désir de réduire les coûts de production et donc la masse salariale.

Un carnet de commandes plein

Pour le moment, le seul point d’entente entre la direction et le syndicat semble être le désir de préserver tous les emplois, même si l’OGBL tempère : « L’entreprise ne fera pas de licenciements, car elle n’a pas les moyens de régler les indemnités de départ, le cas échéant. » Pit Schreiner précise également que «la direction n’a pas été capable de fournir [à l’OGBL] des documents sur la santé financière de la société ou relatifs aux bilans des années précédentes» . Toujours selon le responsable syndical, une demande pour obtenir ces documents a été faite mercredi et une première réunion aura lieu ce jeudi en début d’après-midi, ce que la direction de l’imprimerie, jointe par nos soins, n’a pas semblé affirmer.

La direction ne souhaite pas faire plus de commentaires sur la situation financière. L’imprimerie Faber connaît des pertes depuis quelques années : un peu plus d’un million d’euros sur l’année 2013, selon les chiffres présentés dans le Registre de commerce et des sociétés. Pourtant, selon Pit Schreiner, le carnet de commandes de l’imprimerie est plein : « Le travail de l’imprimerie est reconnu, il est de qualité et l’imprimerie a des clients fidèles. On parle de onze futurs départs en retraite qui ne seront pas remplacés. Selon les salariés, il sera difficile de tenir les commandes avec un effectif moindre. »

L’été dernier, l’imprimerie Faber a réduit ses effectifs en passant de 90 à 86 employés. Il avait en outre sollicité l’établissement d’un plan de maintien dans l’emploi auprès du ministère de l’Économie concernant 25 personnes.

Jeremy Zabatta

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