Certes le constat n’est pas nouveau, mais une enquête lancée par le ministère du Développement durable et des Infrastructures vient confirmer cette tendance et le ministre Bausch entend trouver des solutions.
Les premiers résultats de l’enquête Luxmobil 2017 ont été dévoilés jeudi par le ministre en charge des Transports, François Bausch. L’enquête a été menée auprès de 40 000 foyers de résidents et de 45 000 frontaliers (38 000 personnes ont effectivement été sondées).
«Une analyse plus fine des résultats au cours des mois à venir contribuera à un certain nombre de projets stratégiques dans le domaine de la mobilité, tels que l’optimisation du réseau RGTR ou la mise à jour de la stratégie nationale pour une mobilité durable (MODU)», a précisé le ministre.
Concernant les résultats proprement dit, qui par ailleurs étaient forcément prévisibles, plusieurs constats ont été confirmés.
À commencer par celui qui désigne la voiture particulière comme étant «le mode de transport prépondérant», devant les transports en commun et les moyens de transport compris sous la dénomination «mobilité douce» (vélo, marche à pied). Ainsi, la voiture est le moyen de transport de prédilection pour les trajets entre son domicile et son lieu de travail (73 %), dans le cadre de ses déplacements professionnels (90 %), lors des trajets entre son domicile et son école ou lycée (39 %), au cours de ses déplacements privés (hors loisirs, 74 %) et dans le cadre de ses déplacements dédiés aux loisirs (68 %) pour un total de 69 % d’utilisation de sa voiture personnelle, tous types de trajets confondus.
Problème spécifique des trajets vers les écoles
Si la voiture personnelle reste ancrée dans les mentalités comme étant le moyen de transport censé être le plus rapide (et le plus confortable), les transports en commun et les moyens de transport qui s’inscrivent dans la mobilité douce sont tout de même (relativement) bien représentés et donc utilisés dans le cadre des trajets entre son domicile et les «lieux d’éducation» (écoles, lycées). Ici, juste derrière la voiture personnelle (avec un taux d’usagers de 39 %, «énorme» selon le ministre) suivent les transports en commun (38 %), la marche à pied (21 %) et le vélo (2 %). «Nous avons un problème spécifique concernant ce type de trajet, mais le potentiel pour désamorcer cette situation délicate aux heures de pointe, notamment entre 6h et 9h», a indiqué François Bausch.
Car les chiffres ne trahissent pas le fait que la grande majorité des embouteillages du matin pourraient être allégés voire annihilés; et pour y parvenir, plusieurs pistes sont envisagées. «Il nous faut miser sur des solutions alternatives. J’en ai déjà discuté avec le ministère de l’Éducation nationale, afin d’étudier la possibilité de décaler certaines plages horaires, comme cela peut se faire à l’étranger. En clair, il faudrait que certains établissements scolaires n’ouvrent pas forcément tous leurs portes à 8h, mais à 9h, par exemple», a informé le ministre, avant d’évoquer d’autres points de réflexion.
«Les infrastructures doivent être sûres pour que les enfants et les jeunes puissent davantage les emprunter. Mais il y a également cette question de mentalité et cette culture de la voiture personnelle qui fait que les transports en commun et la mobilité douce sont relativement délaissés, car certaines infrastructures existent déjà. Après, je peux comprendre que certains parents préfèrent conduire leurs enfants en voiture personnelle, s’ils estiment qu’un quelconque danger peut se présenter le long du trajet», a conclu le ministre sur ce point.
En ce qui concerne tous les autres types de trajets précités, le ministre estime également qu’ «il y a de la marge» en vue de favoriser d’autres moyens de transport que la voiture personnelle. «Notamment au niveau du modal split» (partage modal), a encore déclaré le ministre François Bausch. En attendant (impatiemment) le tram !
Claude Damiani