Placés au centre de rétention vendredi dernier, une mère et son fils de 3 ans ont été relâchés lundi. Leur demande de protection internationale (DPI) sera examinée par la direction de l’Immigration.
Vendredi dernier, une Irakienne et son fils de 3 ans avaient été placés au centre de rétention du Findel dans l’attente de leur transfert vers l’Italie, qui était programmé lundi en vertu de l’application du règlement européen Dublin III. Après avoir fui l’Irak, les combats et un compagnon et père menaçant, la mère et son enfant avaient rallié l’Union européenne en passant par l’Italie, où les empreintes de la mère avaient été prises, avant de rejoindre le Grand-Duché, où des proches sont présents.
« Depuis sa naissance, l’enfant est sur la route, soulignait leur avocate Noémie Sadler dans notre édition de lundi. Aujourd’hui, il a 3 ans et il est hautement traumatisé. Nous avons des certificats d’un pédopsychiatre qui l’attestent (…). Depuis janvier et son arrivée au Luxembourg, l’enfant était devenu plus apaisé, mais ce placement au centre de rétention est une nouvelle rupture brutale qui va le bouleverser. C’est un nouveau traumatisme. Je ne peux pas imaginer dans quel état il se trouve. On aurait pu éviter tout ça… »
Une autre famille en mars
Dans la matinée de lundi, la mère et son fils de 3 ans étaient sortis du centre de rétention sans être transférés en Italie. Dans sa réponse à une question parlementaire de la députée CSV Françoise Hetto-Gaasch, le ministre des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, a indiqué d’une part que «dans le cas d’espèce, ayant pris en considération l’intérêt de l’enfant, j’ai décidé de ne pas transférer les personnes en question» et, d’autre part, que «le Grand-Duché se chargera de l’examen au fond de la demande» de protection internationale.
Par ailleurs, Jean Asselborn confie qu’«en dehors de la femme accompagnée de son enfant mineur, le Centre (de rétention) n’a accueilli qu’une seule famille (un couple avec trois enfants) depuis mars 2020, en l’occurrence du 2 au 3 mars». Le ministre souligne qu’«en application de son plan de continuité prévoyant entre autres la réaffectation d’une unité de séjour aux fins d’en faire une unité de transit dans laquelle sont hébergés les nouveaux arrivants avant d’être transférés dans les unités de séjour usuelles à l’issue d’une quarantaine de 7 jours aux fins d’éviter tout risque potentiel de contamination (du Covid-19), et compte tenu du fait qu’une unité était en cours de rénovation, le centre (de rétention) n’a pu temporairement accueillir que des hommes seuls.
Étant donné que ces travaux de rénovation sont désormais achevés, il est à nouveau possible de placer des femmes et des familles au centre de rétention.»
Guillaume Chassaing