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Le médecin référent sauve sa peau


Lydia Mutsch et Romain Schneider sont satisfaits des échanges. (photo Hervé Montaigu)

La quadripartite a décidé, mercredi 28 avril, de maintenir cet instrument clé de la réforme du système des soins de santé. Jusqu’à présent, seuls 4 % des patients en font usage.

Tout comme cela a été le cas vendredi 24 avril, lors de la tripartite, les acteurs de la quadripartite, réunissant le gouvernement, les médecins, les syndicats et le patronat, ont loué à la sortie de leur première réunion semestrielle l’esprit constructif qui a entouré les débats.

Principale conclusion du rendez-vous de ce 28 avril : la peau du médecin référent est sauvée. Instrument clé de la réforme du système des soins de santé datant de 2010, ce dispositif doit permettre un suivi plus cohérent et plus complet des patients. Le souci est que jusqu’à présent, seules 21 374  personnes, donc à peine 4,17  % de la population assurée auprès de la Caisse nationale de santé (CNS), ont eu recours au médecin référent.

« Il s’agit d’un flop. Il faut désormais voir comment sauver ce dispositif », a sèchement noté à la sortie de la quadripartite Nicolas Henckes, secrétaire général de l’Union des entreprises luxembourgeoises. « Il faut donner une nouvelle impulsion au médecin référent. Il faudra mener de nouvelles négociations avec la CNS, notamment au niveau des conventions et des tarifs », a ajouté Claude Schummer, secrétaire général de l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD).

Les ministres de la Sécurité sociale et de la Santé, Romain Schneider et Lydia Mutsch, en charge du dossier, en ont bien conscience. Et ils ont été soulagés d’avoir obtenu mercredi le feu vert de la quadripartite pour redonner vie au médecin référent. « C’est sur base des recommandations formulées par la Commission d’évaluation qu’on va entamer les pourparlers avec la CNS et l’AMMD. Un élément clé pour cette relance sera le dossier de soins partagé, qui sera lancé sous peu », a souligné le ministre, Romain Schneider.

Le dossier de soins partagé lancé ce jeudi

« Le médecin référent reste un instrument important pour le bien des patients. Il en va de même du dossier de soins partagé. Il faudra refaire un effort pour expliquer ce dispositif aux patients », a pour sa part indiqué Lydia Mutsch.

Le lancement du dossier de soins partagé, autre élément important de la réforme de 2010, devrait être officialisé ce jeudi 30 avril par l’agence e-Santé. « Ce dossier doit rester une option et pas une obligation », a tenu à trancher Claude Schummer.

Parmi les autres conclusions de la quadripartite figure la stabilité financière de la CNS, même si syndicats et patronat estiment que l’équilibre actuel reste «fragile». « On ne peut notamment pas accepter que l’enveloppe de 20  millions d’euros destiné à l’assurance maladie maternité sera retirée par le gouvernement. La dette risque de s’accroître d’ici 2018 », prévient ainsi Carlos Pereira de l’OGBL.

En attendant les négociations sur ce point, d’autres dossiers continuent à avancer. Cela concerne notamment la centralisation des achats effectués par les hôpitaux, où la Fédération des hôpitaux est prête à jouer le jeu pour réaliser des économies. Il en va de même pour la mise en place d’un laboratoire hospitalier centralisé, qui devrait être construit sur le site du Centre hospitalier de Luxembourg. Les hôpitaux vont cependant garder de petites unités pour les analyses courantes.

David Marques