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L’allemand sème le trouble en Lorraine


«Toutes les académies appliqueront à la rentrée 2016 les mêmes règles en matière de langues», a insisté le recteur de l'académie Nancy-Metz, Gilles Pécout. (photo archives RL)

Gilles Pécout, recteur de l’académie Nancy-Metz, veut désamorcer les inquiétudes sur la réforme des collèges et l’enseignement de la langue allemande. Il avait initialement prévu d’évoquer plus tard dans l’année la réforme des collèges «nécessaire et indispensable» dans sa globalité. Mais l’actualité a, selon sa formule, «précipité les choses et circonscrit le sujet».

L’apprentissage des langues en général et celui de l’allemand en particulier ont cristallisé les inquiétudes. Inquiétudes que Gilles Pécout, nommé recteur préfigurateur de l’ALCA, a tenu mercredi « à contextualiser ». Son collègue alsacien s’était, dans un premier temps, désolidarisé de la réforme ardemment défendue par sa ministre. L’incident est clos. « Toutes les académies appliqueront à la rentrée 2016 les mêmes règles en matière de langue s», insiste Gilles Pécout. Quelles sont-elles?

Fin des classes bi-langues classiques

Il ne sera plus possible pour un élève arrivant en classe de 6 e de prendre d’emblée deux langues vivantes. « Essentiellement une règle de sélection précoce », lâche le recteur. Les sections européennes qui prévoyaient un enseignement renforcé en langues étrangères à partir de la 4 e font également les frais de la réforme. « 10  % des élèves venant d’un milieu plutôt favorisé », assure Gilles Pécout. Le destin de ces sections en lycée n’est pas encore arrêté.

Classes bi-langues de continuité

Les classes bi-langues demeurent par contre pour tous les élèves ayant suivi en primaire une langue autre que l’anglais. Ces derniers pourront, s’ils conservent cette langue en sixième, débuter la même année de l’anglais en LV2. « Cette mesure a vocation à ne pas dissuader les familles qui jugent l’apprentissage précoce de l’anglais indispensable à faire le choix d’une autre LV1 », indique Gilles Pécout. En Lorraine et plus particulièrement en Moselle, elle se veut un instrument supplémentaire d’encouragement de la langue allemande.

Langue étrangère dès le CP

L’apprentissage de la première langue vivante étrangère débutera dès le cours préparatoire. Des maîtres seront formés dans chaque école, sachant que l’allemand concerne d’ores et déjà 60  % des élèves de l’école élémentaire en Moselle. Les services du rectorat planchent sur « une carte des langues » dans les académies permettant de garantir une continuité de l’offre entre primaire et collège.

LV2 pour tous en 5 e

La 2 e langue vivante sera enseignée à chaque élève dès la 5 e , alors qu’elle l’est actuellement à partir de la classe de 4 e . Cela touchera dans l’académie 15  000 élèves, soit 68  % des effectifs de 5 e , jusqu’ici non concernés par un dispositif bi-langue. Le ministère annonce un volume horaire hebdomadaire passant de 6  heures à 7  heures  30. Une expérimentation conduite à Rennes et Toulouse depuis la rentrée 2014 montre que cette mesure conforte l’apprentissage de l’allemand puisque le nombre d’élèves choisissant cette langue en LV2 a augmenté.

Pierre Roeder (Le Républicain lorrain)

 

 

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