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Manif syndicale à Luxembourg : « Ils ne peuvent plus faire les sourds »


L'impressionnant cortège a pris son départ près du campus Geesseknäppchen. Si la police a annoncé 6 500 manifestants, les syndicats en évoquent plus de 9 000. Quoi qu'il en soit, la manifestation de samedi a été un plein succès. (photo Hervé Montaigu)

Près de 9 000 manifestants ont pris d’assaut, samedi, les rues de la capitale pour revendiquer la fin des inégalités dans les secteurs de la santé, des soins et du socio-éducatif.

Il s’agit d’une des plus grandes manifestations que le pays ait connues ces dernières années. À l’appel de l’OGBL et du LCGB, des milliers d’infirmiers, de soigneurs et d’éducateurs ont pris possession de la place des Martyrs pour envoyer un signal fort au patronat mais aussi au gouvernement. Le principal objectif reste une revalorisation équitable de leurs carrières.

Le rendez-vous était fixé à l’heure de l’apéro. L’esprit des milliers de manifestants qui avaient rejoint samedi, en fin de matinée, le campus Geesseknäppchen à Luxembourg n’était cependant pas à la détente ou à la fête. Non, ils étaient venus pour se battre pour leurs carrières, qui depuis de trop longues années ne prennent pas en compte leur niveau de formation et leur engagement au service de la société.

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L’OGBL et le LCGB, soutenus par de nombreuses autres associations, avaient décidé ensemble d’augmenter la pression sur le camp patronal mais aussi le gouvernement pour enfin obtenir une revalorisation équitable des carrières des infirmiers, des soigneurs et aussi des éducateurs. Malgré l’accord conclu fin 2014 avec le gouvernement, ces milliers de personnes qui sont chaque jour au service de la société ne profitent pas encore de la réforme salariale dans la fonction publique, alors que leurs secteurs sont étroitement liés à la grille salariale des fonctionnaires. « Il est inacceptable que cet article soit toujours remis en cause par les patrons. Mais pour nous, une chose est claire  : notre travail ne doit pas être un simple business. Il s’agit d’un service public qui doit être valorisé à sa juste valeur », clame Nora Back, secrétaire centrale de l’OGBL.

Entretemps, l’impressionnant cortège avait traversé bruyamment les quartiers de Merl, Belair et de la Gare pour rejoindre la place des Martyrs, qui s’est rapidement transformée en marée rouge et verte, les couleurs des syndicats organisateurs. « Ils n’ont pas voulu nous entendre. Ils n’ont pas voulu négocier. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus faire les sourds », lance Nora Back face aux près de 9 000 manifestants.

«Respectez les textes»

Le camp syndical espère que son message est désormais bien arrivé au patronat mais aussi au gouvernement afin qu’il fasse respecter les conventions collectives et reconnaisse les diplômes des employés du secteur. « Faites vous aussi preuve de courage. Respectez les textes », a ainsi lancé Céline Conter, oratrice du LCGB, à l’adresse de la coalition gouvernementale.

Pour clôturer la manifestation, un esprit de détente et de fête a tout de même fait son apparition. Des tubes ont diverti les milliers de manifestants. Le sentiment de colère n’a pas disparu pour autant. Leur combat continuera.

David Marques

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